Mort absurde ou fatalité? Le résultat reste le même: encore la mort et toujours la mort! Sur les routes, sur les plages ou à domicile, les Algériens meurent de la façon la plus «absurde». Les chiffres sont effrayants. Quelque 634 personnes sont décédées en l'espace de plus de deux mois. Soit une moyenne de 17 Algériens qui meurent chaque jour. Egalement, plus de 27.000 personnes ont été secourues. Ainsi, depuis le début de la saison estivale, autant d'Algériens ont péri dans différents accidents. Il s'agit, entre autres, des accidents de la route, des noyades et des accidents domestiques. Ces chiffres ont été récapitulés par les services de la Protection civile à L'Expression. Le lieutenant Bernaoui, chargé de l'information de la Protection civile, décortique ce constat au cas pas cas. Les accidents de la route arrivent, malheureusement, en tête. C'est l'hécatombe. Du premier juin au 9 août, 417 personnes ont trouvé la mort et 7435 blessés sur le nombre total de 5760 accidents, selon le lieutenant Bernaoui. La perte du contrôle du véhicule, l'excès de vitesse, la négligence des piétons, les dépassements dangereux, le non-respect de la distance de sécurité et les manoeuvres dangereuses sont les principales causes de la plupart de ces accidents. Les dernières statistiques classent l'Algérie au premier rang. Hélas! le rang des morts. L'Algérie arrive à la 4e place au niveau mondial des accidents de la route par habitant, derrière les Etats-Unis, l'Italie et la France. Elle détient la première place du palmarès macabre parmi les pays du Maghreb et les pays arabes. Quelle triste performance! En ce qui concerne les noyades, ce sont 140 personnes à avoir péri durant cette saison estivale. 71 cadavres ont été repêchés en mer, tandis que 69 autres hors-mer. A ce propos, M.Bernaoui avance que 15 personnes sont décédées dans les barrages, 17 dans les puits, 16 dans les oueds, 19 dans les mares. Il y a lieu d'ajouter d'autres cas divers. Concernant les noyés en mer, 56 cas survenus dans des plages interdites à la baignade, 15 l'ont été dans des plages surveillées, le reste des décès a été enregistré en dehors des heures de surveillance, à savoir 9h00-19h00. Les services de la Protection civile ont enregistré durant ce même laps du temps 36.860 interventions à travers lesquelles ils ont réussi à sauver la vie à 18.512 nageurs. Les estivants, dont le nombre est estimé à plus de 54 millions, prennent trop de risques une fois les pieds dans l'eau. La preuve, ils s'aventurent même dans des plages interdites, c'est-à-dire non surveillées par la Protection civile. Les accidents domestiques arrivent en troisième position. Sur un total de 1 280 interventions effectuées, les mêmes services enregistré la mort de 77 personnes, seulement au mois de juin. 13 morts par asphyxie, 29 personnes pendues et 35 dans des accidents divers. Cela sans compter, donc, les cas recensés le mois dernier. Un seul constat ressort de ces données: les raisons de la mort des Algériens sont diverses, mais la cause essentielle reste la bêtise humaine. Peut-on dire que les Algériens meurent «bêtement»? On répond sûrement qu'il s'agit du «destin» purement et simplement. Mais, où va-t-on avec ces chiffres alarmants? Est-ce la faute au Code de la route? Sûrement pas! Est-ce la faute aux agents de la Protection civile qui mettent leur vie en péril pour sauver un baigneur qui nage au large alors que le danger est signalé par le drapeau rouge annonçant l'interdiction de la baignade? Bien évidemment non. Ces deniers interviennent à tout moment dans tous les lieux et à toutes circonstances. Les Algériens sont reconnaissants aux éléments de ce corps géré par Mustapha Lahbiri. Pourquoi sommes-nous arrivés là aujourd'hui, donc? Les uns accusent le manque de rigueur dans l'application du Code de la route. Les autres demandent de le revoir et d'engager des solutions qui s'imposent pour préserver les vies humaines. Mais, entre les versions des uns et des autres, la bêtise humaine est à l'origine de ces drames. Comme citées plus haut, les causes sont liées au facteur humain en premier lieu. L'urgence est signalée, il faut penser à trouver de nouveaux mécanismes pour freiner, un tant soit peu, la descente aux enfers.