Une large majorité de cent députés sur un total de 107 présents ont pris part au vote. Le gouvernement d'union nationale libanais dirigé par Fouad Siniora a obtenu hier la confiance du Parlement au terme de débats houleux sur la question des armes du Hezbollah, a annoncé le président du Parlement Nabih Berri. Une large majorité de cent députés sur un total de 107 présents au moment du vote ont apporté leur soutien au gouvernement, a-t-il précisé. «Cent députés ont accordé leur confiance au cabinet, cinq ont voté contre et deux se sont abstenus», a dit M.Berri. Le Parlement libanais compte initialement 128 membres. Le siège du député Antoine Ghanem, assassiné en septembre 2007, n'a pas été pourvu depuis. Le vote a eu lieu à main levée après cinq jours de débats sur la déclaration de politique générale du gouvernement formé le mois dernier et retransmis en direct par les télévisions locales. Il s'agit du premier gouvernement constitué après une longue crise entre la majorité antisyrienne et l'opposition soutenue par Damas et Téhéran. La crise avait dégénéré en mai en affrontements violents, faisant 65 morts, et le pays avait failli basculer dans une nouvelle guerre civile. Le gouvernement de Fouad Siniora a obtenu les voix des députés du Hezbollah qui, pour la deuxième fois depuis l'entrée de représentants de la formation chiite d'opposition en 1996 au Parlement, accordent leur confiance à une équipe ministérielle. Près de la moitié des 127 députés avaient participé au débat sur la déclaration de politique générale, dont la rédaction avait achoppé pendant trois semaines sur la question de l'arsenal du Hezbollah, fer de lance de la lutte contre l'occupation israélienne du sud du Liban jusqu'au retrait d'Israël en mai 2000. La majorité au Liban souligne que seul l'Etat peut décider des questions de guerre et de paix et voudrait débattre de l'armement du Hezbollah dans le cadre d'un dialogue national. La majorité a insisté sur un désarmement de la milice chiite tandis que le Hezbollah a catégoriquement rejeté cette suggestion, estimant que la déclaration de politique générale consacrait son «droit à la résistance». Le nouveau gouvernement est formé de 30 membres où l'opposition bénéficie d'une minorité de blocage avec onze ministres, en vertu de l'accord interlibanais de Doha du 21 mai, qui a débloqué la crise politique quelques jours après les combats. Le vote intervient à la veille de la première visite officielle du président libanais Michel Sleimane en Syrie, ancienne puissance du tutelle, où il devrait discuter notamment avec son homologue syrien Bachar al-Assad de l'établissement de relations diplomatiques entre les deux pays. La déclaration de politique générale affirme l'autorité de l'Etat dans tous les dossiers, y compris les armes du Hezbollah. Elle souligne néanmoins «le droit du Liban et de son peuple, son armée et sa résistance à libérer sa terre dans les Fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et Ghajar», localités frontalières du sud du Liban occupées par Israël. La déclaration affirme aussi le droit du Liban de «récupérer» ses terres occupées en usant de la voie diplomatique. Israël a estimé que le gouvernement avait cédé aux exigences du Hezbollah en lui permettant «d'user de la force pour poursuivre la lutte contre» l'Etat hébreu.