Sous la direction de son nouveau manager Luiz Felipe Scolari, Chelsea attaque la saison plein d'ambition pour effacer un dernier exercice cruel, ponctué par une deuxième place de championnat et une finale de Ligue des champions perdue. John Terry a séché ses larmes. Il a mis du temps mais il a fini par évacuer sa détresse. Le capitaine des Blues, dont le tir au but manqué en finale de la dernière C1 avait relancé Manchester United vers la victoire, a tiré les leçons de cet échec, comme de celui subi en championnat. Comme ses coéquipiers, il est revenu plus fort, plus déterminé encore, conscient qu'il était passé tout près d'un historique doublé. L'optimisme est revenu aujourd'hui. Cet optimisme est l'héritage du transfert le plus important de l'été pour Chelsea, celui de Luiz Felipe Scolari, sélectionneur du Portugal jusqu'à l'Euro-2008. Le manageur brésilien, champion du monde en 2002 avec le Brésil, a fait souffler un vent de fraîcheur sur Stamford Bridge. L'ère Scolari, après les années arrogantes de Mourinho et les mois déprimants de Grant, s'est ouverte avec un grand sourire. Pour le définir, «Big Phil», comme l'ont surnommé les journalistes anglais, est un joli mélange de ses deux prédécesseurs. De Mourinho, il a le charisme, le goût de la discipline, les connaissances tactiques et l'humour. De Grant, il possède la bonhomie, le calme et le sourire. Que ce soit auprès de ses joueurs, des journalistes ou des supporteurs, il a su se faire aimer tout de suite. Ses hommes n'ont que des éloges à son égard, les reporters, même les plus féroces, le soutiennent, tandis que les fans sont eux aussi sous le charme. Bien sûr, il y a un bémol. Scolari n'a jamais entraîné d'équipe européenne de haut niveau et il va devoir prouver d'entrée qu'il peut gagner avec style, la nouvelle exigence d'Abramovich, et supporter la pression, surtout après les premières défaites, si revers il y a. Pour cela, il pourra compter sur son nouveau leader, Deco. Le Portugais, qui il y a peu était encore l'un des meilleurs joueurs du monde, se découvre une nouvelle jeunesse, à 30 ans. Impressionnant lors des rencontres amicales, il va, tel un maestro, diriger le jeu des Blues. Scolari va aussi pouvoir s'appuyer sur l'ossature de l'équipe. Il est parvenu à conserver Frank Lampard et Didier Drogba, Terry est toujours là, comme Joe Cole, Nicolas Anelka, lui aussi excellent durant la pré-saison, Ricardo Carvalho et tous les autres. Les lacunes au poste de latéral droit ont été comblées avec le recrutement de Bosingwa. Enfin, le technicien rêve toujours de l'arrivée de son protégé, Robinho, pour lequel le club a fait une offre au Real Madrid. Avec le génie brésilien dans leurs rangs, les Blues seraient encore plus redoutables. Bref, Chelsea est rôdé, en place, motivé comme jamais. Prêt à partir à l'assaut de Manchester United et de ses couronnes de roi d'Angleterre et d'Europe.