Un tour de force entre la direction du lycée Ibn El-Heïthem au Ruisseau (Alger), interdisant l'introduction de pétards à l'intérieur de l'établissement, et des lycéens bien décidés à tenir leur fête, a vite fait d'être exploité par la presse. L'article alarmiste paru dans un quotidien arabophone, faisant le rapport d'un mouvement de contestation qui commencerait à gagner nos lycées, dans cette conjoncture explosive, nous a poussés à aller sur place et nous enquérir personnellement de la situation. Aux abords du lycée technique Ibn El-Heïthem au Ruisseau, quelques minutes de la sortie de cours, des élèves attendent d'être rejoints par leurs camarades. «Rien, il n'y a rien eu!», déclarera unanime le groupe. A l'entrée administrative de l'établissement, le vieux vigile semble bien préparé à l'arrivée de journalistes curieux. La directrice nous reçoit pour nier et signifier qu'elle n'est pas habilitée à nous informer. «Vous devriez vous adresser à l'inspection académique... Au revoir.» Le groupe de lycéens finit par lâcher le morceau. Mardi dernier a été choisi par les élèves de terminale pour faire la fête à coups de pétards à défaut d'un «bal de fin d'année.» «C'est notre manière de marquer notre passage au lycée. Seulement les pétards sont strictement interdits par l'administration. On prend le soin de ne jamais fixer une date pour ne pas nous faire appréhender à l'entrée du lycée, mais cette fois il y a eu des traîtres qui nous ont vendus à la directrice. Elle a réussi à saisir des kilos de pétards grâce à eux. La police est intervenue à sa demande et a quadrillé le lycée, ce qui a drôlement amplifié l'affaire. En fait ce n'était rien de bien méchant. Il reste que certains se sont fait choper par la directrice, mais leurs cartes scolaires leur ont été restituées en fin d'après-midi. Eux, s'ils n'ont pas leur bac cette année seront renvoyés à coup sûr», dira Salim, élève en terminale. Soulignons que le lycée technique Ibn El-Heïthem de Ruisseau enregistre des taux de réussite record au Bac.