Après la Chine, l'Allemagne répond favorablement au souhait de l'Algérie de construire des partenariats justes et fiables. En matière de partenariat économique et d'investissements étrangers, l'Algérie revoit à la hausse ses conditions. C'est ce que confirment du moins des experts économiques très au fait de l'évolution de la réglementation en la matière. Le but de cette nouvelle stratégie est de rendre tout partenariat autrement plus avantageux pour la partie algérienne, et non plus servir d'alibi aux grosses firmes étrangères lesquelles, dans la plupart des cas, travestissent le concept d'investissement en le confinant à la seule activité commerciale. Ces mêmes experts estiment que le souci premier de l'Algérie consiste désormais à sortir de sa dépendance des hydrocarbures. Une ornière de laquelle doit absolument s'extirper l'Algérie qui craint un éventuel retournement des marchés internationaux. Seuls seront donc retenus les projets à même de générer des ressources financières substantielles et un transfert technologique. Cette thèse est principalement soutenue par le cabinent de consulting britannique Oxford Business Group et qui s'appuie dans son analyse sur une lecture de la loi de finances complémentaire pour 2008. OBG affirme, en effet, que le gouvernement algérien s'appuie sur la nouvelle loi de finances complémentaire (LFC) pour trouver de nouveaux modes de financements. Le cabinet de consulting britannique évoque dans ce contexte la recapitalisation des banques publiques qui sont désormais appelées à devenir les principaux acteurs pour supporter ces besoins de financements prioritaires. Détentrices qu'elles sont d'une part de marché évaluée à 90%, elle ne peuvent que jouer un rôle capital dans le processus de relance industrielle. Néanmoins l'analyse confirme la nécessaire implication de l'investissement étranger dans de nouvelles activités de production, un investissement, outre qu'il soit source de financement est d'un apport technologique qui ne peut que favoriser la compétitivité sur les marchés extérieurs. C'est donc là une urgence d'autant que selon OBG, la production industrielle hors-hydrocarbures représente, aujourd'hui, moins de 5% du produit intérieur brut (PIB). D'où l'idée de créer ces nouveaux fleurons de l'industrie, lesquels activeront en priorité dans la pétrochimie, la sidérurgie, l'aluminium ou l'agro-industrie. Ces nouvelles exigences algériennes qui supposent un programme industriel d'envergure ont été directement rappelées par le chef de l'Etat, notamment à la faveur de sa dernière visite en Chine. D'autant que des groupes chinois se sont proposés pour implanter une usine de fabrication automobile en Algérie. «Je mentionnerai, notamment, le projet dont l'intérêt premier est de contribuer à accroître les investissements chinois en Algérie, tout en les élargissant au-delà du secteur des hydrocarbures. Il en est ainsi du projet de création d'une zone de coopération économique et commerciale en Algérie, où des groupes chinois proposent, entre autres, d'implanter une usine de fabrication automobile», a-t-il déclaré. Ce message a d'ailleurs été rapidement décrypté par la chancelière allemande, Mme Angela Merkel qui vient d'exprimer son souhait de renforcer la coopération algéro-allemande, et de «renforcer» et d'«intensifier» la coopération bilatérale algéro-allemande, notamment au plan économique, en s'appuyant sur un partenariat «fiable et juste». «Je serais très heureuse que nous puissions renforcer notre coopération sur les questions bilatérales et internationales et de l'intensifier tout particulièrement au plan économique en s'appuyant sur un partenariat fiable et juste dans notre intérêt mutuel», a en effet, écrit la chancelière allemande dans un message adressé au président Bouteflika, après avoir présenté ses remerciements pour l'hospitalité «particulière» et l'accueil «extrêmement chaleureux» qui lui ont été réservés lors de sa visite en Algérie, en juillet dernier.