Paradoxalement au classement de la Banque mondiale reléguant l'Algérie à la 132e place en ce qui concerne les facilitations en matière d'affaires, notre pays n'en continue pas moins à susciter un grand intérêt en termes d'investissements et de partenariat. Telle position arrêtée par l'organisme financier international serait, cependant, à être appréciée à sa juste mesure, partant des critères prévalant en matière de facilitation des affaires ainsi qu'appréciée notamment par les pays du G7, voire du G20. En tout état de cause, il ressortirait, d'un tel examen que, contrairement à certaines affirmations, l'Algérie n'a pas ouvert ses frontières à tout venant et sans contrepartie équitable de tout investissement étranger. De fait, en termes de partenariat et d'investissements en provenance de l'extérieur, l'intérêt du marché algérien ne cesse de s'accroître quelles que soient les réserves émises, relativement à des blocages bureaucratiques ou autres : blocages identiques, pouvant être enregistrés, il est vrai, en ce qui concerne l'investissement privé national. Assurément, la pénétration du marché algérien, aussi lente soit-elle, sous-tend d'immenses enjeux sur fond de concurrence internationale, notamment entre ces deux “grands” actuels que sont les USA et l'UE, et ce, malgré les effets de la crise internationale, encore que ces derniers demeurent à être appréciés au fil du temps. En tout état de cause, le marché algérien demeure très attractif, ainsi que ressortant de l'observation des balances commerciales annuelles et des opportunités d'engagements lourds auxquels elles prédisposent, d'autant qu'Alger se sera quasiment libéré de sa lourde dette extérieure. Ainsi, en vient-on à noter, d'après l'analyse annuelle de la Direction des statistiques des Douanes algériennes que les pays de l'Union européenne demeurent les principaux partenaires de l'Algérie avec 20,84 milliards de dollars d'importations algériennes en 2008, contre 14,43 milliards de $ en 2007, soit une hausse de 44,5%. Vers ces mêmes pays de l'UE, les exportations algériennes ont connu également une hausse sensible, évaluée à 48,69% et représentant 39,89 milliards de dollars. Dans le même sens, concernant les pays de l'OCDE, d'une façon générale, l'analyse fait ressortir, également, que ceux-ci, venant en deuxième position, auront amené à 7,12 milliards de dollars d'importations algériennes contre 28,89 milliards de $ d'exportations. En termes d'échanges commerciaux, avec tout ce qu'ils peuvent laisser envisager d'investissements productifs en vue de satisfaire le marché national et dégager des excédents à l'exportation, de continuer à remarquer que les hydrocarbures continuent à prévaloir très nettement dans le domaine de l'exportation avec un taux de 97,58%, en accroissement de 29,76% par rapport à 2007. Et, partant de cette dernière observation, d'apprécier, à leur juste sens, ces montants de 78,23 milliards de dollars au titre des exportations et de 39,15 milliards de $ concernant les importations. Relativement à ce domaine sensible que sont justement les importations, de noter que les équipements en représentent 34% du volume global, soit 13,19 milliards de dollars en 2008, tandis que les biens de consommation alimentaire ont été évalués, pour l'année écoulée, à 7,71 milliards de $, en hausse de 55,75% par rapport à l'exercice précédent. Laissant parler de tels chiffres, il est évident que le marché algérien ne peut laisser insensible d'autant qu'il implique d'autres enjeux géostratégiques et géopolitiques ; et il n'est que de remarquer à ce propos les délégations étrangères continuant à se succéder à Alger sur fond de relations économiques, cependant que, par ailleurs, vient être mis en évidence un apparent désintérêt national pour l'investissement et le partenariat étrangers. Autre fait paradoxal, par rapport à l'intérêt politique et économique suscité à l'extérieur par Alger, c'est l'amélioration des conditions sécuritaires, selon l'avis des observateurs les plus sévères à ce propos ; situation qui n'aura pas engendré, néanmoins, la réalisation d'investissements de moyenne ou grande envergure dans les multiples espaces économiques auxquels ouvre l'Algérie. C'est dire que la venue d'un nombre impressionnant d'hommes politiques et de chefs d'entreprise étrangers se succédant dans notre pays devrait amener les parties accueillantes à se montrer toujours plus persuasives sur les chapitres techniques et politiques afin d'inciter leurs interlocuteurs à dépasser le stade de l'approche et de la prospection ; cela tenant compte des capacités d'évaluation des Européens, Américains et autres partenaires potentiels. LARBI R. ABAHRI