Le chef de la diplomatie algérienne, M. Mourad Medelci, a, dans une interview accordée au quotidien Le Monde, parue hier, abordé différentes questions portant notamment sur l'évolution des relations algéro-françaises surtout en cette période où l'on parle de «froid» entre Alger et Paris, notamment après la décision de la France d'inscrire l'Algérie sur la liste des pays à risque. «L'Algérie n'a pas à être sur cette liste. C'est inacceptable et nous ne l'accepterons pas», a commenté notre ministre des Affaires étrangères. Dans cet entretien sollicité par le journaliste Jean-Pierre Tuquoi, M. Medelci est revenu sur la priorité absolue accordée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à la diversification économique avec les partenaires de l'Algérie, à travers la promotion d'investissements hors hydrocarbures. L'entretien a également porté sur des dossiers considérés comme sensibles, tels le devoir de mémoire et la restitution des archives algériennes. La situation de la communauté algérienne en France a donné l'occasion au ministre d'évoquer la nécessité de préserver les accords de 1968 et de les améliorer, en tenant compte des évolutions du droit commun français dans ses dispositions «les plus favorables». Au chapitre des questions internationales, deux questions ont été évoquées : celle du Sahara Occidental et celle relative à la coopération entre les pays du Sahel. M. Medelci a réitéré la position de l'Algérie quant à la nécessité de permettre l'organisation d'un référendum d'autodétermination devant permettre au peuple sahraoui de décider librement de son destin. Quant à la situation au Sahel, le ministre a souligné les efforts souverains des pays de la sous-région concernés pour renforcer leur coopération, y compris en matière de lutte contre le terrorisme et les autres fléaux. Sur ces deux questions, «l'Algérie ne ménagera aucun effort pour apporter une contribution appuyée dans le respect des principes chers à la diplomatie algérienne, à savoir la défense des causes justes dans le monde, la non-ingérence extérieure et le développement de la coopération dans toutes ses dimensions», a réaffirmé M. Medelci. Par ailleurs, l'entretien a donné l'occasion au ministre de réaffirmer également la position algérienne sur les conditions «inacceptables» dans lesquelles ont été traités un certain nombre de dossiers, en particulier celui du diplomate algérien, M. Hasseni, la résurgence du dossier des moines de Tibhirine. A propos du vœu de Bernard Kouchner de se rendre en Algérie au mois de mars prochain, Mourad Medelci a estimé «qu'une visite ne vaut que par ses résultats».