Le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a accordé une interview au quotidien français "Le Monde", dans laquelle il a abordé des questions relatives à l'évolution des relations bilatérales algéro-françaises, à la lumière des atouts et potentiels qui nécessitent d'être davantage mis en œuvre. En effet, le ministre a particulièrement insisté, dans cet entretien sollicité par le journaliste Jean-Pierre Tuquoi, sur la priorité absolue accordée par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à la diversification économique avec les partenaires de l'Algérie, à travers la promotion d'investissements hors hydrocarbures. L'entretien a également porté sur des dossiers considérés comme sensibles, tels le devoir de mémoire et la restitution des archives algériennes. En outre, la situation de la communauté algérienne en France a donné l'occasion au ministre d'évoquer la nécessité de préserver les accords de 1968 et de les améliorer, en tenant compte des évolutions du droit commun français dans ses dispositions "les plus favorables". Pour ce qui est du chapitre des questions internationales, deux questions ont été évoquées: la première est relative à la situation du Sahara occidental et la seconde est relative à la coopération entre les pays du Sahel. Dans ce sens, M. Medelci a réitéré la position de l'Algérie quant à la nécessité de permettre l'organisation d'un référendum d'autodétermination devant permettre au peuple sahraoui de décider librement de son destin. Quant à la situation au Sahel, le ministre a souligné les efforts souverains des pays de la sous région concernés pour renforcer leur coopération, y compris en matière de lutte contre le terrorisme et les autres fléaux. Ainsi, sur ces deux questions, "l'Algérie ne ménagera aucun effort pour apporter une contribution appuyée dans le respect des principes chers à la diplomatie algérienne, à savoir la défense des causes justes dans le monde, la non-ingérence extérieure et le développement de la coopération dans toutes ses dimensions", a réaffirmé M. Medelci. En outre, l'entretien a donné l'occasion au ministre des Affaires étrangères de réaffirmer en plus la position algérienne sur les conditions "inacceptables" dans lesquelles ont été traités certains dossiers, en particulier celui du diplomate algérien, M. Hasseni, interpellé en France en 2008 et placé sous contrôle judiciaire dans l'enquête sur l'assassinat d'un opposant algérien, l'avocat Ali Mecili, en avril 1987 à Paris. La résurgence du dossier des moines de Tibhirine assassinés en 1996, par l'administration française explique l'existence de doute par les autorités françaises concernant leur assassinat, et plus récemment l'annonce unilatérale de la liste discriminatoire de pays jugés "à risque" par le partenaire français.