Le Franco-algérien affiche déjà ses prétentions de buteur. Après sa saison grandiose avec l'Olympique lyonnais, Karim Benzema est attendu au tournant mais il assume son nouveau statut et reste serein. Le nouvel exercice qui s'annonce sera pourtant celui de nombreux défis pour le jeune prodige. Il n'a que 20 ans. Mais c'est déjà l'une des grandes attractions du championnat de France. Avant sûrement de s'envoler vers d'autres cieux, Karim Benzema va porter de nombreux espoirs sur ses épaules. A Lyon mais aussi sur toutes les pelouses de l'Hexagone, le roi des buteurs de la dernière saison de L1 a désormais un statut à justifier. Une responsabilité lourde à porter. Mais malgré son jeune âge, l'attaquant des Gones ne se défile pas. «Chaque année, c'est pareil, je dois toujours faire mieux, explique-t-il sur le site officiel du club. Je ne vais pas me mettre de pression particulière.» Benzema affiche un mental à toute épreuve. Comme à son habitude, il ne se démonte pas, annonce clairement ses ambitions («Je vois l'OL champion», prévient-il) et assume «son nouveau statut de leader sur le terrain» tout en précisant que ce rôle se limite «à l'OL car en équipe de France, j'apprends encore et s'il faut demander des conseils aux anciens, je le fais». Des faits de plus en plus perceptibles dans son discours: aujourd'hui, il est devenu un leader qui donne le ton. «L'année dernière, on avait pris trop de buts. Ce ne sera pas le cas cette saison», lance l'international aux 13 sélections. Visiblement, Benzema n'est plus le «petit» dans les vestiaires lyonnais. Ses performances de la saison passée l'ont fait évoluer. Il est désormais l'un des patrons de l'OL sur le rectangle vert. L'exercice 2008-2009 sera d'ailleurs une saison charnière pour lui. Après avoir littéralement explosé à la pointe de l'attaque lyonnaise (20 buts) et malgré un Euro totalement manqué (0 but), il n'aura pas le droit à l'erreur. Lyon, qui lui a offert un nouveau contrat lucratif, en a fait sa pièce maîtresse. Et surtout, tout le football français attend énormément de lui. Les défis sont d'ailleurs nombreux pour le jeune prodige: à chaque sortie, ses moindres faits et gestes seront épiés et critiqués. Il devra aussi faire avec la concurrence accrue en attaque avec l'arrivée de Piquionne (Monaco), le retour de prêt de Baros et la présence de Fred. Et pour couronner le tout, sur la pelouse, il n'aura pas un centimètre d'espace. Une pression qu'il envisage sereinement: «L'année dernière, on ne me connaissait pas trop. Aujourd'hui, il va y avoir sur moi un marquage plus serré, cela va me motiver encore plus. A moi de bien travailler et de faire les bons appels pour ne pas avoir besoin de courir dans tous les sens. Comme me l'a dit le coach, je dois garder plus de jus pour les 30 derniers mètres.» S'imposer comme un leader dans un vestiaire septuple champion de France et supporter la pression d'un titre de meilleur buteur du championnat, c'est déjà pas mal pour un joueur de 20 ans. Mais ce n'est pas terminé. L'autre défi de Benzema sera d'améliorer son réalisme devant le but pour marcher sur les traces de Nonda (2002-03) et de Cissé (2004-05), les deux derniers joueurs à avoir dépassé la barre des 25 réalisations en une saison (26), ou même égaler le légendaire Papin, qui avait inscrit 30 buts en 1989-90. Pour cela, il devra travailler son jeu de «tête, sur les centres» comme il le souligne. Décidément, la saison 2008-2009 du jeune buteur s'annonce palpitante. A l'image de son immense ambition: «Si j'ai à choisir entre un nouveau titre et la Ligue des Champions, je choisirai la Ligue des Champions», n'hésite-t-il pas à rêver dans le Progrès. Ambitieux vous avez dit?