Malgré les appréhensions à la veille de chaque mois de Ramadhan, cette année il n'y a pas eu bousculade au marché couvert de Tlemcen ou dans ceux des cités, même si les prix affichés ce premier jour de jeûne ont été relativement augmentés « Mais, comme vous voyez, il n'y a pas une tension sur les produits, même les tarifs, il faut en convenir, n'ont pas exceptionnellement changé pour ce mois et puis bien sûr que serait Ramadhan s'il n' y avait pas tout un chamboulement des comportements, hein ? », souligne un marchand de fruits et légumes. Aux portes du marché et dans sa périphérie, des marchands ambulants proposent les mêmes produits que ceux achalandés à l'intérieur, mais à des prix plus compétitifs. « Nous nous approvisionnons directement des exploitations agricoles, parfois du marché de gros, nous nous contentons d'une petite marge de bénéfice, c'est Dieu qui enrichit et pas les astuces pendant ce mois sacré », dit un jeune marchand ambulant sur le qui-vive. « On nous chasse d'ici parce qu'on casse les prix et ce n'est pas toujours apprécié par ceux qui sont à l'intérieur. » En remontant vers la grande place, les boutiques d'alimentation générale exposent leurs produits (yaourt, soda, fruits) avec plus d'entrain et de créativité et sans supplément, sommes-nous tentés de dire, puisque les tarifs sont restés en l'état chez ces commerçants. « Nous n'attendons pas uniquement le Ramadhan pour exercer notre activité, nous sommes des commerçants toute l'année, avec une clientèle fidèle, nous ne changeons pas nos habitudes, sauf que nous nous adaptons aux joies de ce mois en faisant plus d'efforts avec un esprit plus imaginatif pour appâter plus les jeûneurs et c'est de bonne guerre », affirme pour sa part un épicier.Mais hier, il n'était qu'onze heures du matin. De quoi seront fait l'après-midi et les jours à venir ?