Il l'accuse de prôner la division. Alors que les dirigeants des partis en lice pour les législatives font campagne à l'intérieur du pays pour une stratégie politique bien ficelée, les candidats pour la capitale entrent dans l'arène d'une campagne timide. Ainsi, le candidat tête de liste RND, Abdelkrim Harchaoui, a décidé d'entamer son périple politique par la commune de Kouba. Une commune qui a toujours affiché ses couleurs (vert et blanc) pour le parti d'Ouyahia, même si du temps du parti dissous, elle avait choisi le camp de l'intégrisme et de l'intolérance. C'est dans la grande salle des fêtes que le meeting du RND s'est tenu. Une rencontre qui a drainé beaucoup de monde, en particulier des femmes en «hidjab». On avait l'impression d'être dans un meeting d'un parti islamiste. Renseignement pris, l'Organisation des victimes du terrorisme y était pour beaucoup puisque c'est elle qui a battu le rappel de ses troupes. Il y avait aussi beaucoup d'enfants qui arboraient les couleurs du RND. Le parti d'Ouyahia a, vraisemblablement, opté pour le «merchandising politique» en distribuant des survêtements, des tee-shirts et des casquettes vert et blanc du club de Kouba et avec la mention: «Votez RND» et l'icône du candidat d'Alger. Même si l'ancien ministre des Finances n'a pas le charisme et le punch d'Ouyahia, il a réussi, tout de même, le pari de rassembler du monde autour de lui. Près de lui, à la tribune, il y avait l'ancienne comédienne et auteur Djamila Aras, mais néanmoins candidate sous la bannière RND. Il est vrai qu'être député ou sénateur est la meilleure manière de revenir sur la scène artistique. La populaire et mairesse de Kouba, Mme Bensahnoun, qui accomplit un travail de fourmi dans une commune aux multiples problèmes, était aussi aux côtés du candidat d'Alger et de la présidente de l'Onvt, Mme Fatma-Zohra Flici qui se trouve en deuxième position après Harchaoui sur la liste d'Alger. A première vue, Harchaoui serait meilleur en tant que conférencier sur un sujet tel l'accord d'association avec l'Union européenne qu'un orateur politique face à une masse populaire avide d'un discours enflammé. Conscient de la difficulté à laquelle il faisait face, le candidat du RND a sorti le grand jeu en s'attaquant directement aux islamistes. Nahnah en prendra pour son grade. L'ancien ministre des Finances a surtout mis en garde l'assistance contre le danger de la montée de l'islamisme et l'abstention. Il ira jusqu'à dire: «Il faut voter même si vous ne le faites pas pour le RND, faites votre devoir de citoyen, car l'Algérie n'a pas besoin d'une autre période de transition.» Le candidat RND à Alger a déclaré aussi que son parti a longuement travaillé pour rétablir la sécurité et la paix et que, par conséquent, il faudrait lui reconnaître ce pouvoir de changer les choses. Mais il reconnaît que son parti a commis des erreurs et qu'il est en train de les corriger sur le terrain par le travail politique. Enfin, le candidat d'Alger clôtura son meeting en tamazight - une curiosité pour ceux qui avaient l'habitude de voir Harchaoui dans son costume sobre de ministre des Finances - en s'en prenant à Ferhat Mehenni, l'accusant de prôner la division. Le meeting s'est achevé sous les applaudissements et les promesses d'un au-revoir politique qui ne dit pas son nom. Avec l'échec de Djaballah de réunir des sympathisants dans la capitale, la guerre pour la récupération électorale d'Alger sera serrée entre le RND et ces figures populaires tels Ouyahia, Harchaoui et Chihab, et le MSP et ses loups politiques. A ce jeu-là, le RND a une longueur d'avance, car la plupart de ses cadres sont Algérois.