«Nous en avons marre de mourir, nous voulons vivre», s'écrie un sexagénaire. Le choc et la panique se lisaient sur tous les visages. Tout le monde est pris par une profonde peur. Deux attentats kamikazes viennent secouer hier, à la première heure de la matinée, la paisible ville de Bouira. Le premier a pris pour cible un minibus d'une société étrangère, SNC-Lavalin et le deuxième perpétré deux minutes plus tard, de l'autre côté de la ville, contre le Secteur militaire. C'est la première fois depuis le début du terrorisme, qu'un attentat de cette taille survient en plein centre-ville de Bouira. Vers 7h45 minutes, précisément 1 heure et 35 minutes après l'attentat kamikaze, nous nous sommes rendus sur les lieux, près de l'hôtel Sofy, où a eu lieu la première explosion qui a secoué, vers les coups de 6h10 du matin, toute la ville de Bouira, et qui a coûté la vie à 11 civils faisant, par ailleurs, une quarantaine de blessés, travaillant, en majorité, comme topographes pour la société canadienne, SNC-Lavalin. «Je pensais à un tremblement de terre, mais quand je suis sorti, je me suis rendu compte du carnage qui vient d'arriver», déclare un citoyen qui habite le quartier, proche de l'hôtel Sofy. A notre arrivée autour du lieu de l'attentat, un périmètre de sécurité avait été établi dès les premiers moments qui ont suivi l'attaque, pour permettre aux éléments de la police scientifique de faire leur travail. Aussi, la scène que nous avons vue donne le goût de l'amertume. L'odeur de la mort est partout. Le minibus qui transportait les travailleurs, et sur lequel a foncé le kamikaze, a été réduit en un amas de ferraille. Près du lieu de l'attentat, dans les locaux situés au-dessous de l'hôtel, les rideaux ont été soufflés sous l'effet de l'explosion. Les traces de sang et les lambeaux de chair humaine sont partout. «C'est horrible. Commettre des actes pareils, cela n'a rien humain», dit une personne que nous avons rencontrée sur les lieux. «C'est horrible, assassiner des civils innocents et dire que c'est au nom de l'Islam, personne ne pourra y croire. Le neveu de Liamine Zeroual succombe à ses blessures L'un des cinq blessés de l'attentat des Issers, évacués hier vers l'hôpital de Tizi Ouzou, a succombé à ses blessures mardi en début de soirée. La victime, un jeune homme âgé de 21 ans, natif de Batna, n'est autre que le neveu de l'ex-président de la République, Liamine Zeroual. Ce sont des sanguinaires ces gens-là L'un des cinq blessés de l'attentat des Issers, évacués hier vers l'hôpital de Tizi Ouzou, a succombé à ses blessures mardi en début de soirée. La victime, un jeune homme âgé de 21 ans, natif de Batna, n'est autre que le neveu de l'ex-président de la République, Liamine Zeroual.