Le président de la Rasd lui demande de se tenir aux côtés du peuple sahraoui. Quel que soit l'endroit ou le lieu où doit se tenir le cinquième round des négociations de paix entre le Maroc et le Front Polisario, la voix du peuple marocain devrait retentir. A Manhasset, dans la banlieue new-yorkaise aux Etats-Unis d'Amérique ou ailleurs. Le président de la République sahraouie le sollicite et lui demande de «se tenir aux côtés du peuple sahraoui dans sa lutte pour l'autodétermination». M.Mohamed Abdelaziz a mis en exergue les valeurs qui caractérisent le peuple marocain et a tenu à lui rendre un hommage significatif. «Nous saluons en lui, la voix appuyant la légalité, dénonçant la répression sauvage contre les civils sahraouis isolés et demandant le respect des libertés fondamentales, à leur tête le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination.» Le rôle joué par les peuples dans les luttes des guerres d'indépendance, dans les règlements des conflits sociaux ou dans la promotion des droits de l'homme n'est plus à démontrer. En sollicitant le peuple marocain afin qu'il s'implique davantage dans la recherche d'une paix négociée et juste au Sahara occidental, le président de la République sahraouie ne donne pas donc l'impression de vouloir changer de fusil d'épaule. Il n'opte pas non plus pour une quelconque nouvelle stratégie. Son appel n'est que l'aboutissement d'une longue campagne de soutien au peuple sahraoui. Des caravanes ont sillonné le territoire national durant cet été pendant plus d'un mois. Le couronnement de cet événement coïncide avec la journée du 20 Août (1955 et 1656). L'offensive de l'Armée de libération nationale dans le Nord Constantinois et la tenue du Congrès de la Soummam. «Un prolongement de cette lutte pour le droit des peuples à disposer de leur destin», a souligné Mohamed Abdelaziz. Il y a comme cela, un peu par le hasard de l'histoire, des destins communs qui se rejoignent. La date du 20 Août 2008 en fait partie. Elle a scellé «les profonds liens de fraternité et d'amitié liant les peuples algérien et sahraoui», a tenu à relever le président de la République arabe sahraouie démocratique qui s'exprimait à cette occasion depuis la capitale des Zianides. C'est Tlemcen donc, qui a été «choisie» par Mohamed Abdelaziz pour appeler le gouvernement marocain à s'asseoir autour de la table de négociations et mettre un terme à un problème de colonisation qui dure depuis maintenant plus de trente années. 1975, une date de triste mémoire. Elle symbolise l'occupation des territoires sahraouis. La «marche verte» initiée par le défunt souverain marocain Hassan II. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Les problèmes sont restés en l'état malgré quatre rounds de négociations sous l'égide des Nations unies. Mohammed VI ne jure que par son plan d'autonomie. Les résolutions 1754 et 1783 du Conseil de sécurité sont pourtant claires et devraient être sans appel, sauf s'il y a de la mauvaise volonté de la part des belligérants. Elle est illustrée par la position marocaine. Le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination à travers l'organisation d'un référendum s'en trouve contrarié. Jusqu'à quand? Pierre Galland, président de la Coordination internationale de soutien au peuple sahraoui, croit en cette tendresse puisée dans leurs mémoires, que se vouent les peuples de la terre: «La solidarité est la tendresse des peuples que ces derniers puisent dans leurs mémoires pour la transmettre à ceux encore en lutte pour le recouvrement de leur liberté», a-t-il fait remarquer. Le peuple marocain dont la longue tradition de lutte contre la torture et le respect des droits de l'homme est devenue un symbole, trouve en la cause sahraouie le plus bel exemple de fraternité entre les peuples, qui reste à construire.