Contre le droit des Sahraouis à l'autodétermination, le Makhzen est resté collé à l'idée d'une «large autonomie». J ours de vérité! Le second round des négociations maroco-sahraouies, sous l'égide des Nations unies, s'est ouvert, depuis hier, à Manhasset (Lang island), dans la banlieue new-yorkaise. Recommandées par le Conseil de sécurité de l'ONU, dans sa résolution 1754, ces négociations tendent à trouver une solution politique devant assurer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Elle (la résolution 1754) demande aux parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, «d'engager des négociations de bonne foi et sans conditions préalables, en tenant compte des développements survenus ces derniers mois, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Cette nouvelle partie du dialogue, prévue sur deux jours, fait suite au premier round organisé les 18 et 19 juin dernier. L'Algérie et la Mauritanie ont été conviées à prendre part à ce rendez-vous, en tant que pays observateurs. Brahim Ghali, membre de l'équipe sahraouie aux négociations, a émis le voeu que le dialogue soit «maintenu» et d'«aller» ainsi «de l'avant» pour trouver une solution pacifique qui mette fin à plus de trois décennies de souffrances du peuple sahraoui. Autrement dit, les délégués du Front Polisario se présentent, à nouveau, à ce deuxième round des négociations «de bonne foi et avec la meilleure des volontés» pour rechercher une solution politique à un conflit qui a pris de l'âge (depuis 1975). A en croire Brahim Ghali, ex-ministre sahraoui de la Défense et délégué du Front Polisario à Madrid, les représentants du Front Polisario «sont décidés à engager des négociations véritables, responsables et constructives avec la partie marocaine». Tout l'enjeu est de voir la délégation du Maroc, jusqu'ici intraitable, se conformer à l'esprit et à la lettre des dernières résolutions et recommandations onusiennes. En un mot, le Makhzen est resté collé à l'idée d'une «large autonomie» lors du premier round des conciliabules. La reprise de ces négociations, ouvertes depuis hier, a été annoncée, jeudi dernier, par le porte-parole adjoint de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU. Lors d'un point de presse quotidien, celui-ci a précisé à la presse que «les Nations unies souhaitent le maintien du dialogue» entre les deux parties. De son côté, le président du Conseil de sécurité pour le mois d'août, l'ambassadeur de la République du Congo, Pascal Gayama, avait déclaré aussi que la plus haute instance de sécurité «attend beaucoup de ces négociations. Le Conseil de sécurité souhaite que les pourparlers se déroulent dans de bonnes conditions». En tout cas, une session de premières consultations entre les quatre délégations (sahraouie, marocaine, algérienne et mauritanienne) et l'envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, Peter Van Walsum, et l'envoyé spécial au Sahara occidental et coordinateur de la Minurso, Julian Harston, a eu lieu jeudi et mercredi derniers. Ces premières consultations visent à mettre au point l'agenda des travaux et convenir d'une date ou d'une période à laquelle pourrait être prévue la prochaine rencontre. Les réunions de travail intercaleront des discussions en plénière (ouvertes aux quatre délégations) et restreintes (entre Sahraouis et Marocains), alors que les délégations invitées se tiendront à la disposition des parties en négociation ou de l'ONU, pour des consultations sur des questions les intéressant. Les autres délégations seront, dit-on, consignées sur place et ne pourront pas entrer en communication avec l'extérieur. ces négociations vont-elles saisir, cette fois-ci, la nouvelle chance de paix? Difficile d'y répondre.