C'est la première fois qu'un dispositif de sécurité aussi important est signalé dans cette région dénommée «la petite Suisse», autrefois. Le renforcement du dispositif sécuritaire a été confirmé, hier, par une source crédible. Les convois de l'ANP se sont dirigés directement vers les massifs boisés des daïras de Ouaguenoun et Makouda, à une vingtaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de wilaya. C'est la première fois qu'un dispositif de sécurité aussi important est signalé dans cette région, pourtant réputée pour son calme apparent. Plus de vingt camions militaires ont traversé les rues de Ouaguenoun, jeudi matin. Les convois se sont garés à différents endroits à Tikobaïne, chef-lieu de daïra. Les opérations de recherche ont démarré dans la journée de jeudi et, jusqu'à hier en début d'après-midi, elles se poursuivaient. Selon des sources concordantes, des informations sont parvenues aux services de sécurité ces dernières semaines, faisant état du passage, à plusieurs reprises, d'éléments suspects à proximité de plusieurs villages. II y a un mois, un terroriste s'est rendu dans cette daïra, plus exactement dans la commune d'Aït Aïssa Mimoun. Quelque temps avant, deux terroristes avaient été neutralisés dans la même localité. Les islamistes armés se déplacent, avec aisance dans tout ce versant, dépourvu de couverture sécuritaire depuis la délocalisation des brigades de gendarmerie de Boudjima et Makouda en 2002, suite aux événements du Printemps noir. Ouaguenoun et Makouda sont devenues alors une zone de repli permettant de se déplacer sans prendre trop de risques sur des kilomètres. Pendant six ans, aucun barrage des forces de sécurité n'avait été dressé, hormis lors des opérations de ratissage. Ce n'est qu'avec l'inauguration de la Sûreté urbaine de Ouaguenoun, il y a un mois, que les choses ont commencé progressivement à rentrer dans l'ordre. Un autre lieu a été ciblé par le ratissage des forces de l'ANP. II s'agit du massif boisé appelé Sahel, situé dans la commune de Boudjima, à la lisière du village Yaffagène. Cet endroit a servi et continue d'être un refuge aux terroristes qui, à partir de là, peuvent atteindre la forêt de Mizrana facilement, en transitant par celle de Stita, à Makouda. D'ailleurs, le massif de Stita a été également ciblé par le ratissage de ce week-end. Des dizaines de soldats ont investi cette zone fortement boisée, a-t-on constaté vendredi. Depuis jeudi, la population des quatre communes, Ouaguenoun, Aït Aïssa Mimoun, Boudjima et Makouda se sent certes sécurisée mais, en même temps, devant le nombre impressionnant de soldats mobilisés pour la circonstance, elle est gagnée par une certaine inquiétude; car une telle mobilisation de l'armée signifie forcément que la zone peut être infestée de terroristes. En parallèle à l'opération de Ouaguenoun, les forces de l'ANP ont bombardé, durant tout le week-end, des forêts situées dans la commune de Sidi Naâmane, au sud-est de Tizi Ouzou.