Cuba, privé d'or olympique en boxe pour la première fois depuis 1968, a créé doublement l'événement au tournoi des Jeux de Pékin en terminant en tête des nations au nombre de médailles (8) alors que la Chine l'a dominé en remportant les deux premiers titres de son histoire. Arrivés en Chine avec une jeune équipe complètement remaniée, comptant seulement deux boxeurs récompensés au plus haut niveau en raison des défections et retraites, les Caribéens, sans aucune expérience olympique, ont laissé leur compteur de pépites venues du ring bloqué à 32 (sur 67 titres au total pour Cuba aux JO). Mais avec 4 argent et 4 bronze, les Cubains ont fait aussi bien au total que leurs devanciers d'Athènes (5 or, 2 argent, 1 bronze). Depuis 1972, ils avaient toujours dominé le tournoi de boxe - hormis en 1984 et 1998 car absents pour cause de boycott - avec comme référence suprême les JO de Barcelone en 1992 (7 or, 2 argent). «L'équipe est très jeune, elle est arrivée ici sans aucune expérience et elle a gagné huit médailles. Pas en or, c'est vrai, mais personne n'attendait plus d'une médaille ou deux pour nous», a déclaré l'entraîneur en chef cubain, Pedro Roque. Au contraire, la Chine est désormais entrée dans le concert des grandes nations pugilistiques, étrennant sa colonne en or dans les palmarès avec deux sacres, dont le premier promis de longue date à Zou Shiming, le double champion du monde 2005-07, en 48 kg, qui n'a pas tremblé sur la dernière marche. Ces deux titres assortis d'un argent et d'un bronze lui permettent de terminer en tête du tableau des médailles du tournoi devant la Russie qui a sauvé la face avec deux médailles d'or et une de bronze (contre 3 or et 3 bronze à Athènes). Alexey Tishchenko, champion olympique en 2004 en 57 kg, est cette fois couronné en 60 kg. La seule nation engagée dans les 11 catégories avait ainsi seulement quatre représentants en quarts de finale bien loin de ses ambitions affichées. Dans une compétition où le nivellement des valeurs et la redistribution des lauriers ont été les principaux autres enseignements (11 titres pour 9 nations), la Mongolie a surpris en s'invitant pour la première fois au stade des finales avec 1 or et 1 argent, un bilan également présenté par la Thaïlande. En Europe de l'Ouest, c'est l'Italie qui a fait la course en tête avec une distinction dans chaque métal dont l'or pour son champion du monde des super-lourds (+91 kg), Roberto Cammarelle, devant la Grande-Bretagne (1 or, 1 argent, 1 bronze) et son champion olympique des moyens (75 kg), James Degale. Les trois autres titres sont allés au Kazakhstan, à l'Ukraine et à la République dominicaine, qui était dans l'attente d'une médaille depuis 24 ans et d'un titre olympique depuis toujours.