Cette victoire consacre aussi l'équipe qui a fait la plus forte impression durant tout le tournoi. Les handballeurs français sont devenus champions olympiques en battant l'Islande 28 à 23, dimanche en finale à Pékin. La France avait déjà été championne du monde (1995, 2001) et d'Europe (2006), mais c'est la première fois qu'elle décroche le titre olympique. C'est aussi la première fois dans l'après-guerre qu'une équipe de France gagne la médaille d'or d'un sport collectif en salle. Cette victoire couronne une génération exceptionnelle de joueurs, dont huit, Bertrand Gille, Guillaume Gille, Didier Dinart, Joël Abati, Olivier Girault, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse et Jérôme Fernandez, ont désormais réussi le «Grand Chelem» Europe/Monde/JO. Elle consacre aussi l'équipe qui a fait la plus forte impression de la première à la dernière rencontre des Jeux. Les Tricolores terminent, en effet, invaincus avec sept victoires, dont une en demi-finale sur le champion en titre, la Croatie, et un nul (contre la Pologne). En finale, les Islandais, invités-surprise à ce niveau, n'ont tenu qu'une grosse dizaine de minutes. Les Bleus ont fait la différence sur une série de cinq buts et quelques arrêts décisifs d'Omeyer qui les a fait passer de 4-4 à 9-4 au milieu de la première mi-temps (17e). Les Nordiques ne les ont plus jamais revus. En deuxième période, devant un kop bleu-blanc-rouge de plusieurs centaines de personnes, supporteurs, familles et athlètes mêlés, les Français ont fait grimper l'écart jusqu'à neuf buts (21-12, 40e), l'attaque islandaise étant totalement étouffée par le verrou défensif construit autour de Dinart. C'est la deuxième médaille française en handball aux Jeux après la troisième place obtenue à Barcelone (1992) par les «bronzés». Présente depuis longtemps sur la scène du handball, l'Islande avait tout de même créé une grosse surprise en se hissant en finale. C'est la première médaille de l'histoire dans une grande compétition internationale pour l'île nordique, qui compte moins d'habitants (environ 300.000) que l'Hexagone n'a de licenciés en handball (près de 400.000). Les hommes de Claude Onesta n'ont pas commis le péché de suffisance. Malgré leur statut de grands favoris, ils ont commencé la rencontre concentrés à l'extrême dans l'immense National Indoor Stadium (20.000 places), sérieux en défense et appliqués en attaque. Daniel Narcisse, le meilleur buteur français du tournoi, étant surveillé de près par les défenseurs islandais (2 buts), c'est Cédric Burdet (4 buts, tous en première mi-temps, le pivot Bertrand Gille (5 buts) et le demi-centre Nikola Karabatic, auteur de son meilleur match de la quinzaine (8 buts sur 9 tirs), qui ont assuré l'avancée du score. Sur les quinze Français, en comptant l'arrière Jérôme Fernandez, forfait après le troisième match à cause d'une fracture à la main et remplacé par Cédric Paty, deux joueurs remportent leur premier titre majeur (Paty et Burdet). La France termine les Jeux de Pékin avec 40 médailles, un record pour l'après-guerre, dont 7 en or.