Le mois de Ramadhan est à moins d'une semaine et le citoyen de Bouira s'empresse, comme tous les autres Algériens, à faire emplette. Depuis le début de la semaine en cours, une activité sans précédent a marqué les marchés de la ville et aussi, au niveau des arrêts de bus. Tout le monde s'est mis en mouvement et se prépare à accueillir le Ramadhan, une période connue pour être celle des grandes dépenses. «Rien d'étonnant, de toute façon, ça va se passer comme les années précédentes et les prix aussi vont augmenter comme d'habitude», soutient un citoyen rencontré au marché de la ville, près de la gare routière. Les prix des fruits et légumes commencent déjà à s'envoler. Cette hausse inquiète les petites bourses qui espèrent boucler les fins de mois sans grands «dégâts». «Je ne comprends pas, il y a quelques jours on pouvait se permettre tout avec des prix raisonnables, et dès que l'on annonce l'approche du Ramadhan, les prix flambent», s'interroge ce père de famille, qui, avec un «petit» salaire, ne compte acheter que le minimum pour ce Ramadhan. «Il ne faut pas oublier qu'il y a la rentrée scolaire en perspective!», rappelle-t-il avec beaucoup d'inquiétude. Du côté des étals, c'est l'évidence: les prix ont augmenté. Après une tournée à travers quelques marchés, effectuée hier matin, le constat établi ne semble pas plaire. Au moment où des marchands «à la sauvette» le vendent à des prix trop bas au niveau des marchés, dits «réguliers», le kilo de pomme de terre varie entre 25 et 30 DA, selon la qualité. Quant aux autres légumes, les commerçants font leur propre loi: celle de profiter de cette conjoncture et de se remplir pleinement les poches au détriment de toute réglementation. A Bouira, les carottes et la tomate sont à 45 DA le kilo, la courgette à 60 DA et le poivron et le piment se vendent à 80 DA, ainsi que la laitue qui est au même prix que ces derniers. Ces prix concernent les légumes. Quant à ceux des fruits, ils risquent de devenir inabordables en ce mois de piété lequel se passerait sans dessert cette année. Car les fruits disponibles sur le marché, tels le raisin, la pomme et la pêche se vendent à des prix qui vont de 80 à 150 DA le kilo. Devant cet état de fait, comment un citoyen va-t-il gérer sa maigre bourse au moment où le pouvoir d'achat s'érode de manière dramatique?