Ce rendez-vous mérite d'évidence son qualificatif au regard de la qualité des troupes participantes, des compagnies parmi les plus cotées du mouvement amateur. La 16e édition des Journées théâtrales organisée au Théâtre régional de Skikda avait débuté le 20 août, pour ne prendre fin que dans la soirée de lundi avec la cérémonie de remise des prix et des récompenses. Une manifestation qui a vu la participation de plusieurs troupes de différentes régions du pays. Le rideau donc est tombé sur les 16es journées théâtrales avec la consécration de la troupe du Mouvement théâtral de Koléa (MTK, Tipasa) qui a remporté le Dauphin d'or (1er prix) de cette manifestation. Cette distinction, assortie d'un chèque de 80.000 dinars, a récompensé la pièce El Haïla (la fabuleuse), adaptée d'une oeuvre de Pavolweith Tolikov, remarquablement interprétée par les jeunes comédiens du MTK. Le Dauphin d'argent est revenu à la troupe Ibdaâ El Djazaïr d'Oran, pour sa pièce El Akhar (l'autre), une pièce adaptée du roman Le Neveu de Rameau, du philosophe français Denis Diderot, tandis que le dauphin de bronze a été remporté par le groupe de Sidi Bel Abbès, «El Khachaba Eddahabia» (Planches d'or) pour la pièce Nefsi, nefsi. Le prix du jury a été attribué ex aequo à trois formations, en l'occurrence «El Besma thakafia» de Skikda, «El Yousria» de Boumerdès et «les Artistes libres» de Azzaba (Skikda). Plusieurs autres distinctions ont été décernées à l'issue de cette manifestation culturelle suivie, chaque soir, par un public nombreux. Il s'agit, entre autres, des prix de la meilleure interprétation masculine, remportée par le jeune comédien Ahmed Merzougui de la Coopérative de l'animation culturelle de la wilaya de Guelma, pour son interprétation dans la pièce Mort ou vif et de la meilleure interprétation féminine, attribuée ex aequo à Mebarka Izaoui, de l'Association «El Fen» de Tamanrasset et à Hayet Khediri de l'association constantinoise «El Liqa Ettakafi». Ce rendez-vous mérite d'évidence son qualificatif au regard de la qualité des troupes participantes, des compagnies parmi les plus cotées du mouvement amateur. D'ailleurs, la plupart de ces pièces nous ont fait voyager dans la nostalgie, elles ont doublement permis d'exprimer la survivance d'une tendance qui a marqué la thématique et l'esthétique du théâtre amateur des années 1970, celle d'un théâtre contestataire, qui a eu pour souci de clamer les préoccupations et les misères des peuples opprimés. Le directeur de ces journées, M.Abdelrim Benkhellaf, a souligné, à l'issue de la cérémonie de clôture, que l'objectif de cette manifestation «consiste avant tout à promouvoir le 4e art dans la ville de Skikda et à enrichir l'activité culturelle durant la période estivale». Les membres du jury présidé par Mohamed-Laïd Kabouche ont indiqué, de leur côté, que l'évaluation des pièces présentées s'est faite «sur la base du texte, de la langue, de la structure dramatique, de la mise en scène, de la scénographie et de la distribution des rôles». Les organisateurs, qui se sont félicités du niveau «appréciable» des pièces théâtrales, ont fait part de leur souhait de voir ces journées institutionnalisées par le ministère de la Culture et ont encouragé les troupes participantes à «travailler encore plus leurs textes» et à «s'imprégner davantage des productions qui voient régulièrement le jour aux quatre coins du monde». On a pu discerner l'enthousiasme de ces troupes participantes, ce qui confirme l'intérêt qu'accordent, de plus en plus, ces jeunes pleins d'énergie et de volonté. Ce qui ne peut qu'augurer un avenir prometteur pour le théâtre national amateur.