La facture des produits alimentaires a atteint, durant le premier semestre de l'année, 3,8 milliards de dollars. Le mois de Ramadhan est dans trois jours. C'est ce qui explique la fièvre des étals. «Il va y avoir un rush sur les étals à la première semaine du Ramadhan. Les consommateurs n'ont pas à faire du coude-à-coude pour s'approvisionner. Un tel comportement va favoriser l'augmentation arbitraire des prix», avance le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, qui a présidé hier, au siège de l'Agence algérienne de promotion des exportations, sise à El Mohammadia (Alger), une séance de travail avec les directeurs régionaux et les directeurs de wilaya du commerce. Une rencontre ayant porté sur l'encadrement et la régulation du marché durant le mois sacré de Ramadhan. «Vu notre expérience dans ce domaine, ces prix vont baisser à partir de la 2e semaine du mois sacré. J'appelle les citoyens à consommer avec modération, car c'est leur abus de consommation qui provoque la hausse des prix», a-t-il enchaîné. Il a assuré les citoyens que «tous les produits agricoles et agroalimentaires sont disponibles. Concernant les dattes, elles font partie de la récolte de l'année écoulée car la prochaine récolte débutera à partir du 15 octobre». Interrogé par L'Expression sur le déficit de contrôleurs, M.Djâaboub a indiqué qu'il y a 3800 agents de contrôle à l'échelle nationale. «On va recruter 500 ingénieurs de contrôle pour étoffer notre effectif car il y a vraiment un déficit», a-t-il précisé. Sur sa lancée, le ministre a précisé que les contrôleurs sont tenus de contrôler uniquement les produits subventionnés, à savoir: le pain, le lait en sachet, la semoule, la farine, le carburant et le transport urbain. La viande blanche, à son tour, vient de rejoindre ces produits subventionnés. En fait, l'Etat a décidé de subventionner la viande blanche. Autrement dit, les importateurs de viande blanche seront exonérés de TVA à partir de septembre. Cette démarche va se répercuter sur leur prix qui va ainsi baisser. Sur un autre registre, les prix des autres produits sont libres. «Les prix sont libres. Ils sont soumis à la loi de l'offre et la demande. Mais les commerçants ne doivent pas abuser de cette liberté», a-t-il expliqué. Et de poursuivre: «Nous avons instruit nos contrôleurs de réprimer le stockage spéculatif qui vise à augmenter les prix. Nous sommes déterminés à chasser toute entente illicite entre opérateurs. Nous allons également chasser les commerçants informels qui nourrissent la concurrence déloyale.» Quant à l'incontournable «zlabia», «elle est soumise, cette année, à un cahier des charges», a-t-il relevé. De son côté, le directeur de la chambre agricole, M.Mohamed Cherif Ould Elhocine, a indiqué qu'il y a «un excédent de 3 millions de têtes de moutons en Algérie. Ainsi, nous dépassons les 20 millions de têtes». M.Djâaboub a proposé, pour sa part, que «ce surplus doit être soit exporté, soit abattu pour le stockage». Et d'ajouter qu'en plus de la viande ovine, «le surplus a touché également la pomme de terre, l'oignon et la pomme». S'agissant du monopole de marché, il a relevé qu' «il est fixé à 40% par opérateur». Le premier responsable du département du Commerce a souligné, en outre, que les prix des légumes ont baissé par rapport à l'année dernière, excepté la salade qui est à 135 DA. «Cela est dû aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur les wilayas de M'sila, Batna, Khenchela et Mila. Le citoyen n'est pas obligé de l'acheter, car ce n'est pas un produit nécessaire», a-t-il indiqué. Par ailleurs, Djâaboub a souligné que le secteur public n'importe que la farine et le lait en poudre. Le secteur privé approvisionne le marché à hauteur de 90% en produits alimentaires. «On consomme annuellement 300.000 tonnes de viande rouge et 250.000 tonnes de viande blanche. On consomme beaucoup plus les produits locaux, excepté l'ail qu'on importe de Chine. La facture des produits alimentaires a atteint, durant le premier semestre de l'année, 3,8 milliards de dollars.», a-t-il noté.