«Nous ne sommes pas satisfaits des conditions dans lesquelles sont délivrés les visas algériens à nos ressortissants (...)» Le consul général de France à Alger, M.Francis Heude, a annoncé hier, en présence de certains titres de la presse nationale, une série de mesures pour l'obtention du visa et qui prendront effet dès le 1er octobre prochain. A partir de cette date, tout se fera par Internet et aucune demande par courrier ne sera acceptée. La nouvelle organisation du consulat recommande ainsi aux demandeurs de prendre un rendez-vous par Internet ou par téléphone. Sur le site, le demandeur aura accès à un planning, il choisira le type de visa pour lequel il veut postuler, il imprime la confirmation (dans un cybercafé ou éventuellement chez lui). Une fois le rendez vous pris, le demandeur se présentera chez Visa France à la date indiquée sur la feuille qu'il a imprimée en quelques secondes. Le rendez-vous est obtenu au plus tard dans les 72 heures et il sera réduit à 48 heures d'ici 2009. Ce qui est un progrès absolument remarquable. Autres nouvelles mesures: on n'a plus besoin de contrat de travail, une attestation de travail suffit et pour les renouvellements de visa de circulation, plus besoin de contrat de travail, de bulletin de salaire. D'autres allègements concernent les frais et leur règlement. La prestation de Visa France est de 23 euros et non pas de 25 euros comme en Chine. Ces règlements se font en espèces et non plus par chèque de banque, pour éviter donc les frais bancaires. Le siège de France Visas est installé à Ben Aknoun, à quelques minutes du siège du ministère des Finances. C'est un immeuble flambant neuf de 100m² et qui peut accueillir jusqu'à 700 personnes par jour. Une centaine d'employés y travailleront pour répondre aux 120.000 demandes de visas attendues pour cette année 2008, uniquement pour Alger. Deux types de visas ne sont pas concernés par ces nouvelles mesures. Il s'agit des visas délivrés pour soins médicaux et des visas délivrés à titre humanitaire. Comme par exemple dans le cas du rapatriement des dépouilles. Désormais, ce sera une société privée française spécialisée dans les services, Telesmart International, qui sera chargée en aval et en amont de cette tâche des visas. Telesmart International s'occupera donc de la réception du public, de la prise d'empreinte et du paiement des frais du dossiers et de ceux du visa. C'est ce que le consul général appelle «l'externalisation», un processus déjà pratiqué en Chine. Evidemment «le consulat général reste toujours seul compétent pour instruire les demandes, prendre la décision d'octroi ou de refus, et délivrer le visa». La nouvelle organisation entraînera ainsi, plusieurs modifications. «Nous voulons gommer tout ce qui est intermédiaire dans l'obtention des visas pour les ressortissants algériens, nous voulons que les choses se passent d'une manière toute simple et que la demande de visa devienne une formalité toute simple, on veut en finir définitivement avec cette question redondante dans les relations entre les deux pays et enfin nous voulons restaurer notre image sur ce dossier». Telles ont été les raisons avancées hier, par le consul général de France à Alger, Francis Heude, justifiant la mise en oeuvre de ces nouvelles mesures. Cette organisation spéciale pour Alger s'inscrit dans le cadre de la facilitation de la circulation des personnes. «Nous avons décidé de ne rien attendre de la réciprocité et nous avons fait passer la durée des visas de 2 à 4 ans» a affirmé M.Heude avec un air contrarié, au vu du traitement réservé par le consulat algérien aux ressortissants français pour la délivrance de visas. «Nous ne sommes pas satisfaits des conditions dans lesquelles sont délivrés les visas algériens à nos ressortissants. Je ne parle pas de la célérité du traitement des dossiers qui est parfois très rapide mais de la durée de ces visas qui, souvent ne dépasse pas les 30 jours!», a ajouté le diplomate français. Il n'est pas le seul à soulever la question. Il y a quelques mois, l'ex-ambassadeur des Etats-Unis à Alger, Robert S. Ford, a explicitement dénoncé la non-délivrance de visas aux investisseurs américains. On ne peut pas indéfiniment renvoyer la balle dans le camp de l'autre ou invoquer la main de l'étranger pour cacher des dysfonctionnements. Quelque chose ne marche pas chez nous.