Le nombre de demandeurs est passé de 800.000 en 2001 à 250.000 l'année passée. Le Consulat général de France en Algérie a délivré 150.000 visas Schengen en 2005. C'est ce qu'a annoncé hier le consul général de France, M.Francis Heude, à l'occasion d'un déjeuner-débat avec des titres de la presse nationale. Ce chiffre, en augmentation régulière ces dernières années, confirme la volonté de la représentation diplomatique française à Alger de gérer au mieux la circulation des personnes entre l'Algérie et la France. Le consul général qui relève que quelque 250.000 demandes de visas ont été formulées l'année précédente, précise qu'un visa sur cinq est un visa de circulation. Une proportion qu'il aimerait porter à 25% du total des visas accordés, à moyenne échéance. De plus, le consul général souhaite en finir avec les chaînes humaines quotidiennes à l'extérieur du Consulat de France à Alger. Il préconise, pour ce faire, d'aménager un espace à l'intérieur même de la représentation consulaire. C'est en tout cas un projet qui lui tient à coeur . Cela dit, le consul notera la grande amélioration des conditions d'obtention du précieux document, puisque, fait-il remarquer, on est loin de la situation qui prévalait jusqu'en 2001. L'explication de cette «amélioration» tient au fait que le nombre de demandeurs de visa est passé de 800.000 en 2001 à 250.000 l'année passée. M.Heude attribue cette baisse spectaculaire à l'instauration des frais de visa, mais également à l'évolution positive des conditions socio-économiques en Algérie et aussi, à la hausse du nombre de visas de circulation. Cela n'empêche pas que pas moins de 100.000 Algériens ont demandé la nationalité française, un phénomène, indique le consul, qui connaît une hausse exponentielle depuis 2004, suite à une rumeur donnant la possiblilité pour les Algériens nés avant l'indépendance d'obtenir la nationalité française. Cela étant, très peu de dossiers remplissent les critères d'éligibilité à la nationalité française, affirme-t-il. Le consul a tenu à préciser, par ailleurs, que la fameuse loi sur l'immigration, en débat en France, n'aura aucune incidence sur la politique des visas, puisque celle-ci relève d'un accord bilatéral entre les gouvernements français et algérien et ne peut donc pas être remis en cause par une loi nationale. Sur un autre registre, celui de la coopération algéro-française, M.Hude fait montre d'un optimisme certain, affirmant que depuis 2003, année de la visite de Jacques Chirac à Alger, beaucoup de choses ont été faites du côté français, sur le plan économique notamment. Il relèvera un intérêt croissant des opérateurs économiques de l'Hexagone, tout en «comprenant» l'impatience «légitime» des Algériens. Cela dit, critique le consul, les patrons français ont des difficultés à obtenir des visas de circulation auprès des représentations consulaires algériennes en France. Mais cette «entrave» ne constitue pas un frein à l'approfondissement des relations entre les deux pays. Il citera pour appuyer ses propos, les exemples réussis d'investissements français en Algérie et insistera sur l'engagement du secteur bancaire de son pays en Algérie. Une preuve, selon lui, que la communauté d'affaires française n'est pas du tout frileuse et est sérieusement intéressée par des investissements en Algérie. Une volonté qui, à l'en croire, vient confirmer le discours politique sur la nécessité de construire une relation d'exception entre les deux pays. A ce propos, M.Heude, informe que le ministre français des Affaires étrangères est très désireux de venir en Algérie. Selon le diplomate, le principe d'un séjour de M.Douste-Blazy à Alger est acquis. Il reste seulement à décider de la date. Une visite d'ailleurs très attendue et qui «dissipera les derniers nuages» nés du «feuilleton» de la loi glorifiant le colonialisme. A ce propos, le consul général de France a mis en exergue la décision de suppression du fameux article 4 de ladite loi, mettant cette décision sur le compte de la volonté de son pays de construire des relations assainies avec l'Algérie.