La secrétaire d'Etat américaine conduira une délégation qui fera escale, samedi prochain, respectivement à Tripoli et Alger. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice effectuera, la semaine prochaine, une visite de quelques heures en Algérie. C'est ce qu'a confié hier, une source diplomatique à L'Expression. Cette source précise que la chef de la diplomatie américaine sera à la tête d'une délégation du département d'Etat. Lors de cette courte visite, Condoleezza Rice rencontrera des responsables de la diplomatie algérienne de même que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette visite intervient au moment où les pays du Maghreb traversent une conjoncture particulière. Mme Rice arrive en Algérie quelques jours après la recrudescence des attentats terroristes contre les civils. Washington, qui a maintes fois condamné le terrorisme, n'a pas manqué par ailleurs de soutenir Alger dans sa lutte contre les groupes terroristes. «Les Etats-Unis sont déterminés à soutenir le peuple algérien dans la construction de sa nouvelle nation», a souligné récemment la secrétaire d'Etat américaine, dans une lettre adressée à l'ambassade des USA à Alger. Dans le même message, lu en mai dernier par l'ancien ambassadeur Robert S. Ford, Mme Rice a affirmé que «en 2008, l'Algérie est un leader reconnu en Afrique du Nord et au-delà (...). L'Algérie est championne de la sécurité régionale et internationale (...)», indique-t-elle encore et d'ajouter: «Aujourd'hui, nous pouvons apprécier le chemin parcouru par l'Algérie depuis qu'elle a émergé en tant que nation indépendante.» L'on suppute dans les milieux diplomatiques, que Mme Rice saisira sa présence à Alger pour évoquer avec la partie algérienne le volet sécuritaire, Washington envisageant, indique-t-on, de renforcer la coopération avec Alger dans ce domaine. Par ailleurs, cette visite intervient, note-t-on, à quelques mois de l'élection présidentielle américaine. Une élection qui apparaît d'ores et déjà très serrée entre le jeune candidat démocrate, et le vieux vétéran républicain. Bien évidemment, Alger est très intéressée et suit de près les joutes d'une présidentielle américaine qui se tient dans une conjoncture internationale très particulière marquée, notamment, par le conflit entre la Géorgie et la Russie et le retour de l'ex-puissance soviétique au premier plan. Par ailleurs, on indique de même source, que Mme Rice sera accompagnée dans son voyage à Alger par un haut gradé du Commandement américain pour l'Afrique (Africom). Ce qui laisse entendre que la chef de la diplomatie américaine évoquera avec les responsables algériens ce thème qui a fait couler beaucoup d'encre ces derniers mois. D'autant plus que l'ensemble des Etats du Sahel, y compris l'Algérie, ont réservé une fin de non-recevoir à la demande qui leur a été faite par les Etats-Unis d'héberger le siège de ce commandement militaire américain pour l'Afrique. Washington avait, à l'époque, démenti une telle demande, même si les Etats-Unis ont exprimé leur désir de voir un contingent américain s'installer en Afrique. Le Sahel reste, toutefois, l'un des enjeux des stratèges du Pentagone. Mme Rice marquera également une halte en Libye où elle rencontrera le Guide libyen Maâmar El Gueddafi. Après une rupture de près de 30 années, les Etats-Unis et la Libye renouent ainsi des relations officielles. Le contentieux, qui a opposé ces dernières années Américains et Libyens, a trouvé ces dernières semaines des solutions agréées par les deux parties, notamment par un «partage» des indemnités, la Libye indemnisant les ayant droits du crash de l'avion transportant des voyageurs américains au-dessus de Lokerbie, alors que les Etats-Unis indemniseront de leur côté les victimes du bombardement de Tripoli en avril 1986 par l'aviation américaine. La visite de Condoleezza Rice scellera les retrouvailles entre Libyens et Américains.