La date de la tenue du sommet de l'Alliance stratégique, qui accuse trois mois de retard, demeure toujours une énigme. Les harragas, l'émigration clandestine, la Réconcilia-tion nationale et le front social sont les dossiers phares traités par la classe politique tout au long de l'été. Les formations ont abordé les questions importantes, sans néanmoins aller au fond des débats, ni traiter les contours qui fâchent. A chacun sa méthode. Le FLN, le MSP et le PT ont opté pour l'université d'été. Le FFS lui, a choisi l'école de formation. Le RND, qui a organisé son congrès au mois de juin, a préféré le travail de proximité. Le FNA a profité de cette période creuse de l'année pour organiser son congrès. Quant au RCD, il a brillé par son absence. Moussa Touati, du Front national algérien, a pris de court tout son monde en annonçant sa candidature pour l'élection présidentielle de 2009. C'est la première personnalité politique à avoir brisé le mur du silence. Conforté par les résultats «positifs» de son parti lors des échéances électorales, Moussa Touati s'est distingué des autres formations, en reléguant au second plan, le débat sur la révision de la Constitution, préférant passer aux choses concrètes, même s'il est conscient que ses chances sont réduites. L'affaire du diplomate algérien arrêté en France, dans le cadre de l'enquête menée sur l'assassinat de l'avocat Ali Mecili, a été récupérée par le Front des forces socialistes qui est sorti de sa longue léthargie. Ce dernier a multiplié les communiqués et les déclarations. Il a profité de la tenue de l'école de formation, organisée à Souk El Tenine du 26 au 29 août 2008, pour marquer encore une fois ses distances avec «le pouvoir». Plus de 300 jeunes, venus des quatre coins du pays, ont participé aux différentes activités programmées. Les cadres du parti se sont étalés sur l'échec politique du pouvoir depuis vingt ans. «La population en général et la jeunesse en particulier éprouvent un sentiment d'injustice permanent, elles se sentent trahies et se désintéressent de la politique», estime le parti. Le FFS se fixe comme objectif de démocratiser le pays: «Faisons en sorte que l'élection présidentielle soit une étape et une chance pour atteindre ce but.» L'université d'été du Front de libération nationale, un parti où les interminables dissensions internes continuent de couver, n'a pas eu l'écho médiatique souhaité par son secrétaire général, l'ex-chef de gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier est, en partie responsable, selon les observateurs. Le FLN a évité les sujets politiques qui fâchent, préférant aborder des questions ayant une relation avec l'identité nationale, telles que la langue arabe, l'Islam, la ligne du 1er -Novembre 1954 etc. Le FLN affirme que son combat pour le court terme serait de convaincre M.Abdelaziz Bouteflika de se présenter à l'élection présidentielle tout en faisant l'impasse sur la révision du texte fondamental. L'université d'été du MSP était un non-événement. Suivant l'exemple du FLN, cette formation s'est contentée de s'étaler sur les questions éducatives. Ce parti islamiste qui vit toujours sur le rythme des répliques de son dernier congrès, s'est même vu impliqué dans une grave crise au sein des Scouts musulmans algériens. L'été a été une période de consécration et de victoire pour le Parti des travailleurs. Louisa Hanoune a vu, dans les critiques formulées par le président de la République contre la politique d'investissement et les mesures de privatisation, un appui sans équivoque à son discours politique. Mais cela n'a pas empêché la première responsable du parti de tirer à boulets rouges sur le gouvernement au sujet du phénomène des harragas, qui consacre, selon elle, l'échec de la politique sociale de l'Exécutif. Les militants du RND ont reçu des instructions pour intensifier leurs sorties sur le terrain. Une mini-polémique a vu le jour au sujet de sa position quant à la Réconciliation nationale, suite aux propos tenus par Chihab Seddik affirmant que la Charte prend en charge «les égarés» au détriment des patriotes. Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti, a vite remis les points sur les «i» en réitérant, vingt-quatre heures après, le soutien indéfectible de son parti au projet du Président. Quant à la date de la tenue du sommet de l'Alliance stratégique qui accuse trois mois de retard, l'énigme demeure.