Au moins 400 terroristes sont ciblés par l'une des plus grandes opérations de lutte antiterroriste à l'est du pays. Les opérations de ratissage prévues à l'est du pays sur la trace des résidus du Gspc, ou ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb, sont d'une envergure jamais égalée à l'est du pays depuis le début de la lutte antiterroriste. Des sources sécuritaires proches de l'opération ont affirmé hier, que plus de 15.000 soldats avec armes et bagages ont été mobilisés et attendent juste l'ordre de la hiérarchie militaire pour investir les maquis de Jijel, Skikda et Batna. L'ANP a mis tout son poids pour nettoyer définitivement les résidus terroristes qui écument encore cette partie du pays. Intervenant à l'ouverture de la session parlementaire d'automne, la semaine dernière, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a affirmé que «les terroristes doivent se rendre ou ils seront abattus». Nos sources confient que les services de sécurité détiennent d'importants renseignements sur les groupes agissant dans les maquis de Skikda, Jijel et Batna. Une zone appelée III dans l'organigramme du Gspc. Selon les mêmes sources, cette organisation terroriste a procédé à la nomination d'un certain Leslous à la tête des groupes de l'Est, comprenant plus de 400 terroristes, dont de potentiels kamikazes, à Batna et Jijel. A l'heure actuelle, les forces de sécurité procèdent par des actions militaires ciblées et ponctuelles, devant permettre d'ouvrir les voies et déblayer le terrain avant que la grande offensive ne commence. Aussi, des opérations de pilonnage et de déminage des lieux sont deux stratégies par lesquelles procèdent les éléments de l'ANP pour investir ces terrains sans courir de grands risques d'explosions. Pour cette opérations intervenant avant le grand assaut, nos sources précisent que pas moins de 7500 soldats y prennent part. «C'est la moyenne requise dans le cas d'un ratissage ordinaire», précisent les mêmes sources. Les forces héliportées sont appelées à intervenir parfois en plein ratissage, souvent pour localiser la position d'un groupe terroriste. En plus du soutien de ces forces, la logistique est indispensable pour faire aboutir une opération de ratissage. Ce nombre important de soldats a déjà été utilisé dans plusieurs opérations de ratissage à travers le pays, notamment l'opération de l'été 2006 à Skikda où pas moins de 8000 soldats ont été mobilisés, ayant permis la mise hors d'état de nuire d'un important nombre de terroristes. Celle aussi de Seddat, à Jijel, durant la même période, et qui s'est soldée par l'élimination de plus de 50 terroristes, dont des émirs, sans oublier de citer récemment celle de Tizi Ouzou et Aïn Defla. A Tizi Ouzou, précisément, les éléments de l'ANP ont resserré l'étau sur les groupes terroristes les contraignant ainsi à fuir vers l'est du pays. Les mêmes sources ont souligné que ce ne sont pas toujours les mêmes tactiques de lutte qui y sont utilisées. Tout dépend de la nature du terrain, de l'environnement et surtout du renseignement en possession des services de sécurité. La stratégie se propose aussi d'exercer une pression psychologique sur les groupes terroristes à long terme, c'est-à-dire les déstabiliser, les désorienter et les canaliser sur un périmètre à découvert pour qu'en cas de fuite, l'on puisse repérer leur direction. Les mêmes sources soulignent que l'aboutissement d'une opération de ratissage, c'est la destruction des caches en faisant intervenir les forces héliportées, le déminage des lieux par des artificiers et les brigades canines, et le plus important, la neutralisation des groupes terroristes. La différence entre une action militaire et une opération de ratissage est d'ordre technique, ont précisé nos sources. Pour la première, c'est-à-dire l'action militaire, elle est limitée dans le temps et dans l'espace. En revanche, une opération de ratissage, composée elle-même de plusieurs actions militaires, peut durer des mois. L'on s'attend donc à un travail de longue durée au niveau des maquis de Jijel, Skikda et Batna, ainsi que dans les wilayas du Centre, comme à Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou.