Le porte-parole du gouvernement a déploré, jeudi, le fait que «certains milieux, en connaissance de cause ou non, font le jeu des terroristes». Le traitement de l'information sécuritaire suscite quelques préoccupations de la part du gouvernement. Le ministre de la Communication, Abderrachid Boukerzaza, a appelé, jeudi, les médias à ne pas tomber dans le «piège de la propagande terroriste qui, isolés et affaiblis, recherchent l'impact médiatique». S'exprimant sur ce sujet, lors d'un point de presse qu'il a animé en ce début de week-end, le porte-parole du gouvernement a mis en garde contre le «piège de la propagande» terroriste. Après les récents attentats terroristes, «certains milieux, en connaissance de cause ou non, ont fait le jeu des terroristes et sont tombés dans l'exagération», a déploré le ministre. Tout en soulignant la sensibilité du sujet, le ministre n'a pas omis de relever le droit du citoyen à être informé et du journaliste à avoir accès à l'information. Ces déclarations viennent en appoint aux propos du chef du gouvernement. Lors de l'ouverture de la session parlementaire tenue le 2 septembre dernier, M.Ouyahia a «invité» la presse nationale «à reprendre raison» dans le traitement de l'information sécuritaire. «Je voudrais vous dire que la presse nationale a tout intérêt à reprendre sa raison dans la reproduction des déclarations et la publication des communiqués des groupes terroristes», avait déclaré M.Ouyahia. Se voulant ferme, le chef du gouvernement a demandé aux médias de ne pas être un support médiatique pour les groupes terroristes. «La presse a tout intérêt à ne pas servir de tribune aux criminels qui n'épargnent personne.» «Ni les militaires, ni les gendarmes, ni les fonctionnaires, ni les journalistes et ni les petits enfants n'échappent aux actes de ces criminels», avait-il ajouté. Le gouvernement veut que la presse soit plus prudente dans le traitement de l'information sécuritaire. Certes, les médias accordent un grand intérêt à l'information sécuritaire, il n'en demeure pas moins qu'ils ont toujours dénoncé avec fermeté les attentats kamikazes perpétrés contre des innocents. Dans un communiqué diffusé récemment, le numéro deux d'Al Qaîda, Ayman Al Zawahiri, a adopté un langage menaçant envers la presse. Al Zawahiri a appelé la presse à être plus «objective» dans le «traitement» de l'information, faisant planer de nouvelles menaces sur elle. Nul n'ignore que la corporation des journalistes algériens a payé le prix fort durant la tragédie nationale. Ainsi, pas moins de 64 journalistes ont été assassinés. Cependant, malgré ces assassinats et malgré les menaces, les médias n'ont jamais cessé leur combat, ni baissé les bras.