La marge de manœuvre étant très réduite, le journaliste se retrouve dans une posture instable et délicate. Comment respecter le droit du citoyen à l'information sans “tomber” dans la propagande terroriste ? Difficile équation qui trouve sa réponse, selon le ministre de la Communication, M. Abderrachid Boukerzaza, qui anima un point de presse après le Conseil de gouvernement, jeudi, dans l'invitation du Chef du gouvernement à la “prudence”. Le débat sur la question est mondial. La marge de manœuvre étant très réduite, le journaliste se retrouve dans une posture instable et délicate qui risque facilement, au nom de la liberté d'informer, de le faire basculer dans le camp “adverse”. Evidemment, les groupes terroristes, dans le cas algérien, dira le ministre, cherchent l'impact médiatique et un écho à leurs actes. C'est une sorte de soutien médiatique qu'ils veulent. Se pose également le problème des sources d'information que l'on ne trouve pas du côté des institutions. Toutefois, le ministre tentera de minimiser le reproche en reconnaissant que la presse a “répandu les actes terroristes volontairement ou non” au moment où les groupes étaient sous pression. Pourtant, le ministre insistera sur la garantie de la liberté de la presse et d'expression et le droit du citoyen à l'information. Même propos et même argumentaire concernant l'information relative au nouveau dispositif fiscal sur les transferts des dividendes des entreprises étrangères. Pour le ministre, les mesures et le dispositif sont faits pour encourager les investissements étrangers et aussi protéger l'économie nationale. Il a reconnu qu'il y a eu peut-être un manque de communication, mais il relèvera que certains titres ont péché par anticipation. Et de citer l'exemple de la valeur réelle de la monnaie nationale face aux devises, mise en doute alors que des sources officielles comme le FMI et la Banque mondiale ont confirmé l'estimation de la Banque d'Algérie. Il en veut pour preuve d'erreur d'appréciation de la presse la perception positive des investisseurs de la place algérienne. Car, dit-il, “ils sont conscients des opportunités qu'offre l'Algérie et du climat favorable pour l'investissement”. Dans le même sillage, lorsque le porte-parole du gouvernement est interrogé sur l'affaire du directeur de Djazaïr News avec l'ambassade de France, il assura que “la liberté de la presse, la liberté d'expression et d'édition sont garanties en Algérie et qu'aucune atteinte n'est acceptable”. Mais, de l'autre côté, face à cette garantie de liberté, il y a les excès et infractions qui relèvent de la loi. Implicitement, sans soutenir clairement le directeur de la publication, il renvoie, en cas de constat d'exagération, à la justice. Manière, peut-être, pour lui, de mettre dos à dos les deux parties. Sur la proposition de Condoleezza Rice d'une conciliation entre Alger et Rabat sur fond de conflit sahraoui, M. Boukerzaza réitérera les positions de principe algériennes. “Les positions algériennes sont claires et constantes. Nous travaillons au niveau institutionnel pour la construction de l'UMA, et nous travaillons continuellement pour le rapprochement entre les peuples de la région. Quant au problème sahraoui, nous avons un différend. Nous sommes pour l'autodétermination du Sahara occidental, et le Maroc a un avis différent”, dira-t-il. Le Conseil de gouvernement a examiné et endossé mercredi une série de projets de décrets exécutifs. Il s'agit de trois projets de décrets relatifs à la profession d'huissier de justice présentés par le Garde des Sceaux, un projet de décret relatif au domaine minier présenté par le ministre de l'Energie et des Mines, un projet de décret portant obligation de signalisation pour les navires transportant des produits dangereux toxiques ou polluants, un autre portant sur la commission interministérielle des espaces verts, un autre portant sur le prix national de la ville verte qui sera décerné par le Président à l'occasion de la Journée de l'arbre, présentés par le ministre du Tourisme et de l'Environnement et, enfin, un projet de décret fixant le statut type de l'éducation nationale. Djilali B.