D'aucuns pensaient que le rêve de la République islamique en Algérie s'est éteint avec les milliers de victimes du terrorisme, mais l'atavisme... Le leader du MSP ne finit pas d'étonner. Après avoir promis, il y a quelques années, qu'il sera président de la République, voilà qu'il récidive de plus belle. Animant une rencontre avec les militants de son parti, jeudi à Oran, il a promis que l'Algérie sera une «République démocratique islamique». Ce sont, du moins, les ambitions de son parti qui est actuellement au gouvernement. «Le MSP, inscrit son militantisme, dans le cadre de la construction et l'ancrage des institutions nationales dans une République démocratique islamique cadrée par la Charte du 1er Novembre 1954», a indiqué Bouguerra Soltani. «Les formations politiques, a-t-il insisté, ne sont pas une alternative à la nation et les intérêts collectifs priment sur ceux individuels et partisans.» Selon l'orateur, le MSP a opté, pour les intérêts du pays à la place de ceux de son parti et déclare, en ce sens que, «si les intérêts du pays s'opposent à ceux des partis, ces derniers doivent être dissous», a-t-il préconisé en déclarant qu'il faut mettre en place ce qu'il qualifie de «lignes rouges». Dans sa lancée, M.Soltani s'est même essayé dans la politique étrangère, un domaine exclusivement réservé au chef de l'Etat. M.Bouguerra Soltani s'est ainsi posé la question sur les raisons du blocage du projet mort-né du L'Union du Maghreb arabe. «Nous n'avons aucun problème avec le Maroc, ni avec la Mauritanie ou encore le Sahara occidental et la Tunisie.» Pourquoi bafoue-t-on les dimensions arabo-musulmanes, voire africaines pour aller à l'Union pour la Méditerranée à laquelle adhère l'Etat hébreu, s'est-il interrogé. Par ailleurs, le leader du MSP, Bouguerra Soltani, a mis dans le même sac son opposant Adelmadjid Menasra et son rival, le FLN. En effet, la «hache de guerre» n'est pas enterrée et plusieurs aveux ont été faits en ce sens. Alors que chacun des antagonistes persiste dans sa logique, le chef du parti islamiste n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour qualifier ses détracteurs au sein du parti «de prêcheurs sur du papier», allusion faite au clan dirigé par Abdelamadjid Menasra qui revendique sans cesse sa notoriété et celle du groupe qu'il guide. Dans un message crypté, Bouguerra Soltani, a sans doute voulu, «balayer» ce qui reste des bases de son rival, qui, selon certaines indiscrétions émanant du MSP, sont à l'origine du statu quo que connaît le parti. D'ailleurs, aucune trace de plusieurs cadres du parti, dont notamment celles de deux députés Allouche Amine et Brahim Khaouadja, n'était perceptible à la rencontre de jeudi. D'autant que le premier a été le président du bureau de wilaya d'Oran et que la rencontre de jeudi devait réunir tous les élus et cadres de la formation de Soltani. L'absence en question n'a pas été du goût du premier responsable du MSP, ont ajouté nos sources. Selon les mêmes indiscrétions, les absents sont «accusés» de vouloir maintenir le blocage au sein du parti, même après le congrès du MSP. Pour sa part, le vieux parti a subi les foudres de M.Soltani. Le FLN a été ainsi qualifié de «courant du renfermement». Selon Bouguerra Soltani, le parti majoritaire ne trouve pas de moyens pour réitérer sa suprématie uniquement en faisant appel aux acquis historiques et à la mémoire des martyrs.