Ce n'est pas l'opération en elle-même qui provoque ce tumulte, mais le dernier délai accordé par l'Arpt aux opérateurs pour suspendre toute puce non identifiée. Ça se bouscule devant les points de vente des opérateurs de la téléphonie mobile en Algérie. Ceux que le hasard de la promenade mène devant ces lieux, peuvent remarquer cette longue file qui s'y forme. A première vue, l'on est forcé de croire sans peine, qu'une nouvelle offre promotionnelle est mise sur le marché. Ce n'est qu'en s'approchant de plus près de cette «cohorte» humaine, que l'on peut se rendre réellement compte de ce qui se passe. La bousculade est en effet causée par l'opération d'identification des puces téléphoniques, décidée par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (Arpt). Ce n'est pas l'opération en elle-même qui provoque ce tumulte, mais le dernier délai accordé par ladite institution aux opérateurs de la téléphonie mobile pour suspendre toute puce non identifiée, fixé pour le 15 octobre prochain. Les clients des différents opérateurs de téléphonie mobile, Djezzy, Nedjma et Mobilis, que nous avons rencontrés, estiment que le dernier délai accordé par l'Arpt n'est pas sans créer une cacophonie sans précédent. La cacophonie devient d'autant plus embarrassante pendant les week-ends. «Le seul jour où je peux identifier ma puce téléphonique reste le jeudi. Le restant de la semaine, je ne peux pas le faire, puisque je suis retenu par mes obligations professionnelles. L'entreprise où je travaille ne m'autorise pas à quitter mon poste et venir ici pour identifier mon numéro de téléphone», affirme Djamel, qui, infortuné, subit depuis plus de deux heures le tohu-bohu indescriptible formé devant le point de vente d'un opérateur de téléphonie mobile. «Le jeudi et le vendredi sont les deux jours pendant lesquels je peux me reposer après une semaine stressante. Et là, comme vous voyez, j'attends mon tour», ajoute notre interlocuteur. Pour son collègue et ami, Ali, «c'est la deuxième fois que je reviens ici, sans pour autant réussir à régler le problème. Et puis j'ai d'autres chats à fouetter, d'autant que nous sommes en plein mois de Ramadhan et je dois rentrer tôt chez moi, au risque de rater le dernier bus», lance-t-il. Les clients des différents opérateurs de téléphonie mobile que nous avons rencontrés estiment que l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications doit revoir les délais d'identification des puces. «Là, ils nous disent que le dernier délai est fixé pour le 15 octobre prochain. Mais peut-on réussir cette opération durant ce mois de jeûne?» s'interroge Ali. Ce dernier indique que l'Arpt doit «soit revoir les délais ou trouver une autre technique susceptible de faciliter l'opération. C'est la meilleure solution qui permettra aussi bien de gagner du temps que d'épargner le stress et la fatigue à des milliers de citoyens qui ne réussissent pas à se mettre en règle vis- à- vis des nouvelles mesures». Un avis qui ne manquera, certainement, pas de susciter l'intérêt des Algériens. Une mesure susceptible de faciliter la tâche est en effet souhaitable, notamment pendant cette rentrée sociale et scolaire qui coïncide avec le mois de Ramadhan où le citoyen est pris en tenaille: entre la nécessité de faire face à un quotidien des plus délicats, et les injonctions de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications.