L'ARPT obligera également les opérateurs à désactiver, dans un délai n'excédant pas deux mois, toutes les cartes prépayées en stock ou mises sur le marché et non encore vendues. Nouveau rebondissement dans le processus d'identification des puces anonymes qui a fait l'objet d'un point de presse, tenu hier, au siège même de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT). “Le conseil de l'ARPT, réuni ce 14 juillet 2008, a décidé de clôturer l'opération d'identification des cartes prépayées des opérateurs de téléphonie mobile de type GSM le 10 octobre 2008”, a annoncé d'emblée Mme Zohra Derdouri, présidente de l'ARPT, pour enchaîner sur les modalités et conditions d'identification qui seront notifiées incessamment respectivement à AT Mobilis, Nedjma et Djezzy. L'opération enclenchée depuis plus de trois mois, et qui a connu plusieurs sursis, ne semble pas connaître d'épilogue tant la faisabilité est loin d'être simple. Ce qui a amené les opérateurs à toujours réclamer des délais supplémentaires pour procéder à cet assainissement. Avec cet énième report résultant de plusieurs séances de travail et de concertation avec les parties concernées, l'ARPT vient de céder quelque part aux pressions des opérateurs, mais pas totalement. Autrement dit, elle accorde un nouveau sursis, certes mais qui reste limité dans le temps et non ouvert comme l'ont souhaité certains opérateurs. “Nous ne voulons pénaliser aucune partie, mais il faudra bien en finir avec cette opération”, martèlera fermement la présidente, entourée de son staff, qui a parlé de la mise en place d'un dispositif qui serait à même de venir à bout de cette situation (seul le point de vente agréé pourra vendre les puces). Celui-ci sera probablement élaboré en concert entre les différents intervenants dans le domaine, mais aucun intervenant n'a été en mesure de donner plus de détails ni une échéance précise. En somme, nous nageons encore dans le flou le plus total tout comme il en est des statistiques exactes concernant les puces non encore identifiées. Les responsables de l'ARPT n'ont pas été en mesure de s'avancer là-dessus, se contentant de dire qu'il s'agit d'environ 10 à 15% du total des puces qui ont été vendues jusqu'à présent, pour reconnaître ensuite que les chiffres donnés par les opérateurs sur le nombre de leurs abonnés est loin de refléter la réalité. “Difficile de savoir”, a déploré la présidente concernant le nombre des puces non encore identifiées et reconnaissant à l'occasion qu' “il existe beaucoup de difficultés à faire aboutir cette opération car il y a eu des erreurs de toutes parts et, en particulier, au niveau de la distribution et de la remontée de l'information”. Mme Derdouri ne s'embarrassera pas de parler carrément de “tricherie”, soutenant qu'il est plus qu'indispensable de mettre un terme à cet état de fait. Un message clair à l'attention des concernés qui devront acquérir désormais de nouveaux réflexes pour mieux professionnaliser l'activité. “Les opérateurs devront travailler uniquement avec des points de vente dûment agréés, ce qui inéluctablement réduira sensiblement le nombre de points de vente de 50000 parfois pour certains opérateurs à pas plus de 8 000 identifiés”, ont précisé les animateurs de cette rencontre qui ont parlé, par ailleurs, de suivi et de contrôle. Les opérateurs doivent rendre des comptes tous les quinze jours. Il en ressort en substance que les clients de cartes Sim anonymes, acquises avant le 27 février dernier, sont tenus de se faire identifier avant le 10 octobre 2008 et celles acquises après le 27 février sont tenus de se faire identifier dans les trente jours qui suivent la date de communication de leur opérateur. Passé ce délai, ces cartes prépayées seront suspendues jusqu'à leur identification définitive. Les opérateurs sont également tenus de désactiver, dans un délai n'excédant pas deux mois, toutes les cartes prépayées en stock et/ou mises sur le marché et non encore vendues. Il est important de savoir aussi que, désormais, l'activation ne pourra se faire que pour les seules cartes prépayées dont les détenteurs auraient été identifiés. L'on nous a expliqué à ce propos que le point de vente devra communiquer les informations exactes à l'opérateur par voie électronique ou autre (reste à définir) et devra faire suivre les documents dans les 30 jours qui suivent sous peine de faire suspendre la puce. Nabila Saïdoun