Les détenteurs de cartes Sim non identifiées ont jusqu'au 9 octobre prochain pour régulariser leur situation, faute de quoi leur ligne GSM sera systématiquement désactivée. Il faudra s'attendre dans les jours qui viennent à un véritable rush des personnes concernées par cet ultimatum décidé par l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) dans le but d'assainir au plus vite le marché de la téléphonie mobile qui compte actuellement, selon l'ARPT, près de 4 millions de puces non identifiées. Ce chiffre montre toute l'importance d'une telle opération. Hier, Salah Mahgoun, Mohamed Daas et Ramdane Djazaïri respectivement membre du conseil de l'ARPT, conseiller du P-DG de Mobilis et directeur marketing auprès de Nedjma, invités de la chaîne de télévision satellitaire Canal Algérie, dans l'émission Bonjour d'Algérie, se sont prononcés sur l'opération d'identification des puces anonymes. Dans son intervention, M. Mahgoun a tenu à rappeler que l'opération n'est pas fortuite. C'est une disposition imposée dans le cahier des charges des trois opérateurs qui sont tenus de transmettre à l'ARPT les données de toutes leurs opérations d'activation de cartes Sim. «En clair, de disposer de données réelles et non occultées», a expliqué Mahgoun. «Devant une concurrence de plus en plus forte, l'opération d'identification de toutes les puces mises sur le marché s'imposait», a-t-il ajouté. Au sujet de la date butoir du 10 octobre 2008 pour la désactivation définitive de toutes puces non régularisés, le membre du conseil de l'ARPT dira que «l'échéance a été décidée en concertation avec les trois opérateurs et non unilatéralement contrairement à la rumeur qui a circulé». Il révélera par ailleurs qu'un «audit de terrain a fait ressortir l'existence de près de 50 000 points de vente non contrôlés», ce qui montre qu'il y a «une grande désorganisation du circuit de la distribution des cartes Sim». Pour mettre fin à cette situation d'anarchie, «l'ARPT a sommé les opérateurs de n'accepter que les contrats clientèles émanant des espaces de vente agrés». M. Mahgoun a tenu à rappeler que l'intérêt de l'opération n'est pas limité à épingler les contrevenants. «Une fois l'opération terminée, nous pourrons savoir avec exactitude le taux de pénétration réel de la téléphonie mobile en Algérie ; en clair, être en possession de chiffres exacts sur la télé-densité», dira-t-il. Il ajoutera que cela permettra de contrecarrer toute utilisation à des fins de sabotage et aussi de connaître le niveau de consommation moyen de chaque abonné au GSM. L'opération d'identification des puces SIM non déclarées permettra l'établissement d'un annuaire universel sur la base de données fiables qui offrira l'opportunité aux régions enclavées d'accéder et d'user de la technologie GSM. Le représentant de Mobilis, évoquant l'état d'avancement de l'opération d'identification, avancera le chiffre de 6 millions d'abonnés saisis sur la plate-forme et celui de deux millions de contrats en voie d'être saisis. Toujours selon lui, l'opération de suspension de puces a commencé le 11 septembre dernier et 2 300 000 puces ont été régularisées depuis le 27 février dernier. Et de préciser que, depuis le 15 septembre dernier, ATM a pris la décision que les puces prépayées en vente sur le marché ne seront plus pré-activées. Une démarche qui oblige le client à s'identifier. Les informations sont donc transmises en instantané, ce qui permettra l'activation immédiate. Du côté de l'opérateur Nedjma, l'état des lieux exposé par M. Djazaïri montre d'un niveau d'avancement appréciable dans l'opération. «Entre février et juin 2008, 600 000 puces ont été régularisées et 400 000 autres de juillet à septembre», dira-t-il. «Il resterait 90 000 cartes Sim à suspendre mais elles peuvent être régularisées si leurs détenteurs venaient à se présenter auprès des CDS de Nedjma», ajoutera-t-il. M. Djazaïri a, en outre, affirmé que «de nouvelles règles de travail sont en train de s'instaurer entre Nedjma et ses relais de distribution. En résumé, les puces ne peuvent être vendues en dehors des 15 000 points de vente agréés par Nedjma, ses 150 ESN et 30 boutiques. Pour ce qui est des points de vente, l'information est communiquée par voie électronique pour permettre l'activation en attendant de faire suivre le dossier. Si cela ne se fait pas dans un délai d'un mois, la puce est systémiquement désactivée». En définitive, on ne verra plus de puces en vente sur la voie publique ni de points de vente de cartes Sim sans agrément.