Ce métier connaît, ces dernières années, une expansion notamment auprès des étudiantes et des femmes sans emploi qui y trouvent un moyen honnête de gagner leur vie. «Si vous avez besoin d'une nourrice ou d'une baby-sitter pour veiller sur vos enfants pendant votre absence, n'hésitez pas à nous contacter...» Ce genre d'annonces est aujourd'hui courant dans les journaux paraissant à Oran. De nombreuses femmes ont trouvé, dans le baby-sitting, une activité suscitant l'intérêt croissant des familles dont les chefs sont contraints de s'absenter de temps à autre. Cet intérêt a poussé de jeunes femmes ayant reçu une formation de puéricultrice dans les centres de formation professionnelle ou au département de psychologie de l'Université, à insérer des offres de service dans les colonnes des journaux. Mieux, certaines jeunes filles n'hésitent plus à placarder un peu partout ces annonces: dans les pharmacies, les garderies d'enfants, les salons de coiffure, les salles des fêtes, les cybercafés, même les hammams, et dans tous les endroits censés accueillir une clientèle potentielle, constituée généralement de femmes actives, issues de toutes les couches de la population. Les jeunes Oranaises ont pris conscience de cette activité alors qu'il y a quelques années à peine, elle était considérée non seulement comme faisant partie des pratiques «occidentales» à éviter, mais aussi parce qu'elle a ses contraintes telle que l'obligation, dans la plupart des cas, de garder les enfants au sein-même de la famille, faute d'espace particulier pour les accueillir. Une pédopsychologue estime que le baby-sitting nécessite de la patience et beaucoup d'amour pour les enfants car tout enfant «a besoin d'un maximum d'attention, bien plus que de soins corporels». Il faut rappeler que la nomenclature 2007 du ministère de la Formation professionnelle et de l'apprentissage comprend une nouvelle spécialité, «l'assistance à la mère», aujourd'hui enseignée dans un centre à Oran, et qui suscite l'intérêt d'un grand nombre de jeunes filles intéressées par la garde d'enfants âgés de 0 à 5 années. «Cette spécialité, qui peut être assimilée à une formation aux techniques du baby-sitting exige de la stagiaire une parfaite connaissance de la législation qui régit la famille pour mener à bien sa mission», assure une formatrice. Ce métier connaît, ces dernières années, une expansion notamment auprès des étudiantes et des femmes sans emploi qui y trouvent un moyen honnête de gagner leur vie. Ce boom a coïncidé avec l'apparition, sur la scène du travail, de femmes d'affaires, managers d'entreprise. La spécialiste note aussi que «la détérioration des prestations fournies par certaines garderies et autres crèches et leur nombre réduit a créé une demande, vite comblée par le baby-sitting». Cette activité, qui constitue une nouveauté pour la société algérienne, n'est cependant pas encore régie, à l'instar des nouveaux métiers, par une législation qui impose une couverture sociale ou fixe des seuils de rémunération. Le baby-sitting est considéré comme une activité libre et non déclarée à l'instar de la couture, du tissage ou du ménage, qui attirent un grand nombre de femmes sans emploi. D'ailleurs, la législation n'a pas prévu de dispositions régissant les activités classées comme «nouvelles» à l'instar du baby-sitting. Elles sont régies par les lois fixant les relations de travail. Le services de l'inspection du travail peuvent être sollicités dans le cas d'un conflit opposant le travailleur (la baby-sitter) à son employeur, la famille qui a recours à ses services. Les tarifs fixés pour des prestations de baby-sitting varient d'une jeune femme à une autre. Si certaines fixent la prestation à 200 voire 300 dinars par heure et par enfant, d'autres préfèrent une rétribution mensuelle oscillant entre 2500 à 3000 DA par famille pour une garde ne dépassant pas généralement les deux heures par jour, à la demande des clients. Le succès que connaît cette nouvelle activité n'a pas empêché certains d'appeler à la prudence.