Le club anglais ne doute de rien et lance un avertissement à Marseille. Marseille a reçu ce week-end de Liverpool, son adversaire en Ligue des champions mardi, une bonne et une mauvaise nouvelle: la bonne, Fernando Torres et Steven Gerrard restent convalescents, la mauvaise, les Reds n'en ont cure. «Nous avons envoyé un message clair sur notre forme en Championnat. Cette victoire ne devrait pas passer inaperçue en Europe. Et nous l'avons fait sans Torres et Gerrard», relevait l'entraîneur Rafael Benitez après son succès sur Manchester United (2-1), le premier pour l'Espagnol face à ManU en Championnat depuis son arrivée en Angleterre. Ses deux vedettes, qui avaient inscrit les deux premiers buts de la large victoire de Liverpool au Vélodrome l'an passé (4-0), sont encore à court de forme après leurs blessures. Une décision sur leur participation devrait être prise après le dernier entraînement à Marseille. Mais le spectacle offert samedi a montré que leur absence ne serait pas la garantie d'un exploit similaire à celui de l'an dernier quand, à peu près à la même période, l'OM était devenue la première équipe française à s'imposer à Anfield (1-0). Pourtant, quand Carlos Tevez a ouvert le score samedi pour Manchester United sous les yeux des deux stars sur le banc, une drôle d'ambiance s'est installée dans le Kop, mélange de rage contenue et de résignation à voir le grand rival faire une nouvelle fois étalage de sa supériorité et ses favoris rater encore leur début de saison. Une heure et demie plus tard d'un défi physique immense gagné sans prendre un seul carton jaune, en étouffant Manchester pour le priver de ballons et d'occasions, Liverpool l'emportait logiquement (2-1) et s'installait en tête du Championnat. L'équipe de Benitez venait de montrer qu'elle pouvait se passer de son maître à jouer et de son buteur, et surclasser «la meilleure équipe d'Angleterre, championne d'Europe», selon l'expression de Benitez. Torres n'est pas entré en jeu, laissant Robbie Keane et Dirk Kuyt chasser le ballon comme des démons. Certes, Liverpool a parfois manqué de tranchant à l'approche du but. Mais une équipe qui a usé et fait plier Nemanja Vidic (exclu) et Rio Ferdinand ne sera pas terrorisée à l'idée de défier Vitorino Hilton et Ronald Zubar. Au milieu, Javier Mascherano, épaulé par le précieux Xabi Alonso, a été aussi impérial que la saison passée. Et l'Espagnol Alberto Riera a déjà gagné le coeur du Kop. Après sa rentrée, la seule contribution de Gerrard aura été de perdre un ballon qui aurait pu conduire au but du hold-up de Ryan Giggs. Quant à la défense, avec un Martin Skrtel qui s'affirme de plus en plus aux côtés de Jamie Carragher, elle a vite retrouvé ses esprits après un instant de panique. Marseille est redoutable offensivement. Mais sans doute moins que le trio mancunien Tevez-Berbatov-Rooney. Cette fois, Liverpool n'a pas raté son démarrage. L'an passé, les Reds n'avaient gagné aucun des six matches de Championnat contre les trois autres membres du Top Four. Cette saison, il ne leur a fallu qu'une tentative.