L'APC vient de lancer une opération de salubrité au niveau des douze secteurs urbains. Les services de l'hygiène de la municipalité d'Oran lancent, ces derniers jours, une vaste opération de salubrité publique destinée au nettoiement des quartiers situés au niveau des douze secteurs urbains. Les boucheries et boulangeries sont concernés par cette opération qui se poursuit. Jusque-là, elle s'est soldée par la verbalisation de près d'une soixantaine de commerçants pour défaut flagrant d'hygiène. Ainsi, sur un total de 200 sorties effectuées, 58 cas de non-conformité aux règles élémentaires d'hygiène ont été décelés. L'eau potable constitue l'une des cibles privilégiées des services communaux spécialisés. D'autant plus que la ville d'Oran vit, ces derniers jours, au rythme d'un déficit de 50% en matière d'alimentation en eau potable. Les Oranais se rabattent alors sur les «colporteurs» d'eau douce «Ma H'lou», puisée des puits de Bouamama et Koka. D'énormes quantités d'eau sont proposées au quotidien, transportées par des camions, tracteurs et des fourgons qui, dans la plupart des cas, ne répondent pas aux normes de l'hygiène. Aussi, sur les 200 échantillons prélevés, près de quinze cas d'absence de chlore ont été avérés. Dans le même cadre de cette opération de toilettage, les immeubles et résidences collectives ont été passés au peigne fin. Pas moins de 90 bâtiments ont été visités, plus de 70 caves (soubassements des immeubles) sont inondées. Ce qui permet la naissance et la prolifération des moustiques et rats. Sur le champ, plus d'une dizaine d'opérations d'assainissement ont été effectuées. Ces mêmes actions ont été suivies par cinq vastes campagnes de démoustication et près d'une trentaine de dératisation. Ajoutez à cela, les procès verbaux relatifs aux 70 caves inondées qui ont été établis. Sur un autre plan, la production des déchets ménagers a augmenté en ce mois de Ramadhan. Au total, 1200 tonnes de déchets sont prélevées quotidiennement. Les agents destinés à la collecte sont dépassés. Malgré l'ouverture partielle de la prestation en question au secteur public (Epic Oran), la ville n'est pas totalement propre. Faute d'un plan de nettoiement «spécial Ramadhan», elle est défigurée par les détritus. Les entrées des immeubles sont envahies par des amas de déchets entassés empestant le cadre de vie des résidents. Et plusieurs cités, dites huppées, croulent sous des tas d'ordures. Les détritus parsèment presque tous les quartiers. La passivité des autorités locales se conjuguant au manque de civisme, le décor donne une image à la fois désolante et révoltante. A cela s'ajoute le marché du mercredi qui laisse le quartier de Maraval noyé dans ses poubelles. Le même constat est perceptible au niveau de Gambetta, Plateau, Usto, Yaghmouracen, le centre-ville... etc. Les spécialistes sont unanimes à dire que cette situation pourrait provoquer une catastrophe sanitaire tandis que les responsables locaux persistent à dire que leur mission se résume au nettoiement de la ville.