Le président de la CAP affirme qu'il faut une décision politique pour le retour au week-end universel. Le recours répétitif à la loi de finances complémentaire nuit à l'image de l'économie nationale. L'élaboration chaque année d'une loi complémentaire réduit la crédibilité du système économique national. Ce point de vue a été exprimé par le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakach: «La loi de finances qui régit le budget de l'Etat doit être immuable», a-t-il déclaré hier sur les ondes de la Radio nationale. Plus explicite, l'expert en économie affirme qu'on ne peut pas refaire à chaque fois les lois et les budgets. Pourquoi? Pour la simple raison que l'application de cette option chaque année traduit le manque de visibilité à court et à long termes «Il faut que la loi de finances soit élaborée sur des données fiables et viables», a-t-il expliqué pour éviter de faire un double travail. Certes, il peut y avoir des correctifs dans le budget de finance, dit-il, mais pas une révision de la fiscalisation. Selon lui, le changement des mesures à chaque fois ne peut que perturber et créer un dysfonctionnement dans l'environnement économique. La sortie du président de la CAP coïncide avec l'adoption de la loi de finances complémentaire de l'année 2008 et l'examen de la loi de finances 2009. Afin d'éviter de tomber dans les mêmes erreurs, l'expert a proposé une série de mesures pour le budget de 2009. Parmi ces propositions, l'allégement des mesures fiscales telles que l'IBS et la TVA. «Il faut qu'il y ait des modalités claires définissant le calcul des taxes», a-t-il indiqué. Ces mesures visent justement à soutenir et encourager la production nationale. A ce sujet, M.M'rakach a estimé que la production nationale est très faible pour ne pas dire désastreuse. Les données sur la production nationale sont par ailleurs insignifiantes. Ce qui nécessite d'assurer des priorités pour booster la production. Selon lui, la solution consiste en l'élaboration d'une stratégie réelle de développement capable de faire évoluer la croissance économique. Le président de la CAP a salué par ailleurs les nouvelles mesures prises par l'Etat visant à promouvoir la production nationale. A propos de la décision de relancer le secteur public, l'expert reconnaît que c'est une bonne initiative mais, dit-il, «il faudrait qu'il y ait un véritable équilibre entre les deux secteurs». Il a rappelé que l'apport du secteur privé est très important dans le développement de l'économie nationale. En conclusion, l'expert pense que l'idée de cette nouvelle orientation reste celle de redynamiser l'économie nationale (privé et publique). La Confédération a élaboré un mémorandum sur la situation économique du pays durant les trois dernières années. Ce document qui sera remis prochainement au chef du gouvernement. va bonifier les dispositions qui sont en cours. Au sujet de la problématique du foncier, le président de la CAP refuse le projet de loi portant sur la concession qu'a proposé le gouvernement. «Nous n'acceptons pas de renchérir sur les terrains d'assiette destinées à l'investissement», a-t-il dit. Il appelle plutôt à un suivi des projets d'investissement. «Si l'investisseur qui a bénéficié d'une assiette de terrain n'a pas réalisé son projet, l'Etat a le droit de le lui retirer», a-t-il expliqué. Enfin et à propos du retour au week-end universel, l'expert se dit favorable à cette idée. «Il faut une décision politique», a-t-il cependant précisé en affirmant que bon nombre de pays musulmans ont adopté le week-end universel. La production et l'amélioration de la croissance, souligne -t-il, passent par un travail régulier.