Coïncidence ou mimétisme, ce double crime n'est pas sans évoquer la dernière vague d'assassinats dont ont été victimes des étudiants étrangers. Deux étudiantes algériennes, Yasmine, 22 ans, et sa soeur Sabrina L.C., 19 ans, ont été retrouvées mortes, dimanche après-midi, dans leur appartement situé Ryand Street à Birmingham en Angleterre. Selon les premières déclarations de la police, les victimes auraient été poignardées à plusieurs reprises «il y avait une importante quantité de sang dans l'appartement». Les conditions de ce double meurtre ne sont pas encore connues avec exactitude. L'enquête se poursuit toujours. Selon les premières indiscrétions, la thèse d'un crime passionnel n'est pas à écarter. En effet, selon des témoignages de voisins des deux victimes, rapportés hier par la presse britannique, Yasmine aurait fait l'objet, à plusieurs reprises, de menaces de la part de son «ex-petit ami» éconduit. En effet plusieurs témoignages confortent cette thèse. Yasmine a déjà fait l'objet d'une agression similaire alors qu'elle habitait dans le Moseley. Un voisin, ayant tenu à garder l'anonymat, a affirmé à la police que «Yasmine s'est installée dans le Ladywood à Birmingham pour fuir son petit ami qui l'avait agressée auparavant». Et d'ajouter: «Cependant Yasmine s'est abstenue de déposer plainte pour ne pas lui donner l'occasion de découvrir sa nouvelle adresse. Je pense qu'elle avait peur de son petit ami et qu'elle ne voulait pas qu'il sache où elle vivait.» La police de West Midlands n'a pas voulu faire le moindre commentaire sur ces allégations. Aujourd'hui, les soupçons pèsent aujourd'hui sur un homme de 28 ans arrêté à Douvres alors qu'il tentait de fuir l'Angleterre à bord d'un ferry. Le mis en cause est toujours en garde à vue. Les deux victimes sont les filles d'un haut cadre de Sonatrach exerçant à Londres. Etudiante en biochimie, Yasmine dirigeait des cours de danse à Birmingham, tandis que Sabrina allait entrer à l'université. Les gens du quartier sont toujours sous le choc. Ils n'arrivent pas à expliquer un crime aussi odieux. Les deux victimes étaient très appréciées par leur entourage. Coïncidence ou mimétisme, ce double crime n'est pas sans évoquer le récent meurtre d'étudiants chinois en août dernier, après celui des Français assassinés en juillet. Leurs corps ont été découverts alors que les voisins avaient appelé les pompiers pour un incendie soi-disant lié à une explosion. Les deux étudiants ont été tués de sang froid à coups de couteau portés dans le dos, la tête et le cou, après avoir été ligotés. Les agresseurs ont par la suite brûlé l'appartement pour brouiller les pistes. Ces exemples tendent à confirmer la recrudescence d'une certaine xénophobie.