Les augmentations salariales décidées récemment au profit des députés semblent causer de sérieux remous. Après les travailleurs et les mécontentements réels des citoyens, c'est au tour du Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur) de gronder sérieusement. Rencontré à Tizi Ouzou, le coordonnateur national du Cnes s'est longuement étalé sur ce problème. Il commence par expliquer «ce qui motive cette ire n'est nullement cette décision de faire en sorte que nos parlementaires soient à l'abri du besoin afin de mener à bien leur mission», mais le mépris affiché envers cette frange de la société. Poursuivant son analyse de la situation M.Rahmani ajoute: «Ce mois d'octobre se tiendra peut-être à Tizi Ouzou, le Conseil national du Cnes, cette rencontre sera sans aucun doute très importante dans la mesure où elle analysera la situation au niveau du syndicat au plan organique et fonctionnel, mais surtout la situation générale du pays de façon globale». M.Rahmani s'étale ensuite longuement sur ce qui lui semble être comme une «pourvoyeuse de frustrations» et d'expliquer que «le terrain est en totale contradiction avec certains discours qui promettaient de placer l'enseignant chercheur au sommet de la pyramide.» Mais voilà, cette décision «hausse des salaires des députés» est par trop flagrante. Quand on assiste à une constante régression du pouvoir d'achat on s'aperçoit que les augmentations consenties pour les enseignants est vite rattrapée par l'inflation. Il fulmine contre le fait que de constater cette politique du «deux poids, deux mesures» entre, d'une part cette augmentation faramineuse et d'autre part, celle des enseignants chercheurs, quasi symbolique vu la dégradation constante du pouvoir d'achat et donc de l'inflation galopante qui lamine en somme toute augmentation de salaires. Et M.Rahmani de préciser: «Avant de parler augmentation, il faut d'abord songer aux mesures nécessaires pour lutter contre l'inflation et instaurer des mécanismes pour sauver le pouvoir d'achat. L'augmentation de salaires des enseignants signifie pour le Cnes mettre les enseignants chercheurs à abri afin qu'ils puissent se consacrer à leur mission.» Et d'évoquer le budget consacré, dans le cadre du plan quinquennal, à la recherche par le président de la République. «Il s'agit d'environ 1,5 milliard d'euros, c'est énorme. Mais ce budget serait inefficace si l'on n'arrive pas d'abord â conforter le chercheur. Il faut ainsi motiver le chercheur et pour ce faire seule ´´la protection matérielle´´ face aux besoins de la vie est en meure de faire progresser la recherche et partant, donner une autre image à l'université.» M.Rahmani n'a pas manqué de rappeler que lors de l'Université d'été tenue à Skikda ce mois d'août écoulé, que «l'Université d'été est arrivée à la conclusion que pour éviter aux enseignants chercheurs le recours aux grèves répétitives, il est impératif de trouver des mécanismes pour lutter contre l'inflation». Comme il déclare que la logique voudrait que la valeur du point indiciaire devrait être indexée sur l'inflation ceci à moyen terme, mais pour le long terme, il semble urgent que les pouvoirs publics s'attachent, dès à présent, à trouver des solutions et à mettre en place des mécanismes pour contenir cette inflation. Certes, devait conclure M.Rahmani, le débrayage n'est pas une priorité, mais il demeure un moyen de lutte.