Ils ont signifié leur refus de participer à la préparation du scrutin du 30 mai. Le président d'APC d'Azeffoun, ville côtière de la wilaya de Tizi Ouzou, a été le premier élu à prendre position contre les élections législatives. Il avait, en avril dernier, saisi, officiellement, le wali pour lui signifier qu'il n'est pas partie prenante de la préparation du scrutin. On a appris que le wali de Tizi Ouzou a déposé plainte contre ce maire «pour refus d'obtempérer à une réquisition». Selon la wilaya, le président de l'APC est poursuivi pour avoir refusé la notification de réquisition portant préparation et organisation des prochaines législatives. Il faut souligner que les 46 maires de la wilaya, élus FFS, ont récemment rendu publique une déclaration dans laquelle ils «réitèrent leur position quant aux élections du 30 mai...». Ils se réfèrent à leur réunion tenue le 25 avril dernier au siège national de ce parti où ils ont pris «à l'unanimité, la décision de ne pas s'impliquer, en quoi que ce soit, dans les préparatifs de ce scrutin que toute la population rejette...». Le président de l'APC d'Azeffoun déclare «n'avoir, en fait, reçu la notification de réquisition qu'hier, alors qu'elle porte la date du 15 mai, c'est-à-dire mardi dernier, soit 2 jours francs, excepté le week-end, avant de me voir poursuivi en justice». Et le président de l'APC d'Azeffoun de trouver la procédure «arbitraire et fidèle aux bonnes vieilles habitudes...». Il affirme que sa première lettre, où il a fait part de son intention, avait fait boule de neige. Dans l'esprit de l'administration, en tapant sur le maire d'Azeffoun on fera peur aux autres. Et le président de l'APC de poursuivre: «Si on veut s'attaquer à quelqu'un, il me semble que ce n'est pas le maire d'Azeffoun qui est la bonne cible. En fait, c'est le pouvoir qui nous a trompés, en nous parlant de démocratie. Nous pensions pouvoir dire librement ce que nous pensons. D'où ma prise de position. Mais voilà, dès que l'on exprime une idée contraire, on est traîné devant les tribunaux!». Et de noter: «On nous parle de l'article 187 bis du Code pénal. Mais on aimerait bien savoir ce que prévoit ce code contre celui qui détourne le terrain d'assiette de 40 logements sociaux, pour le donner à un entrepreneur privé, et aussi, ce que ce même Code prévoit contre ceux qui occupent illégalement, démolissent et construisent illicitement sur un bien appartenant au peuple». Le président de l'APC d'Azeffoun se fait plus serein et continue: «Je ne suis qu'un élu du peuple, j'ai derrière moi un parti politique et à mes côtés une population. Les deux parties rejettent ces élections.» Et au président d'Azeffoun de poser la question aux responsables de la wilaya: «Si demain le chef de l'Etat décide d'annuler ces élections, allez-vous les organiser, malgré tout, sur le territoire de la wilaya! Dans mon cas, mon patron direct - la population - rejette le scrutin et mon parti également, dans ce cas, nous serons nombreux à la barre, le jour du procès.»