Dire que rien ne va plus entre le wali et les P-APC du FFS est un «doux euphémisme». La fédération FFS de Tizi Ouzou vient de réagir à ce qu'elle considère comme «des intimidations et des pressions à l'encontre des représentants légitimes de la population». La fédération qui déclare «se réserver le droit de saisir les juridictions compétentes» met en garde le wali auquel elle précise que les actions (du FFS Ndlr) sur le terrain, les déclarations et écrits n'ont pas suffi à convaincre le wali à «concrétiser les aspirations des militants et celles de la population en général» et ce, en dépit du signal fort qu'est le rejet de «la énième mascarade électorale» par la population. La fédération FFS souligne que «les présidents d'APC du FFS de la wilaya de Tizi Ouzou continuent à subir des harcèlements en tous genres: suspensions, convocations par la police et injonctions arbitraires des élus...» Pour les signataires de la déclaration, «ces harcèlements ne sont en réalité qu'un abus de pouvoir qui répond à la logique du système totalitaire...» Et d'expliquer également que ce rejet des élections s'est étendu au-delà de la Kabylie pour s'imposer à l'échelle de la nation, avant de démontre que cela est «une action éminemment politique que seul l'aveuglement du pouvoir et de ses commis, dont le wali de Tizi Ouzou, refuse de voir...» Avec les péripéties de ces dernières élections qui ont vu, notamment, les présidents d'APC du FFS refuser de s'impliquer dans les étapes préparatoires du scrutin et dans tout ce qui touche à ces dernières élections, le torchon brûle, sérieusement entre le FFS et le wali. Le premier des P-APC de ce parti à être poursuivi en justice est celui d'Azeffoun. Dans la journée de samedi dernier, c'est au tour de celui de Draâ Ben-Khedda d'être entendu par la police. Le P.APC d'Azeffoun, M.Mansouri Dahmane, aurait, selon la fédération FFS, reçu, dimanche, sa lettre de «destitution officielle» signée par le wali. La coordination des P-APC du FFS réunie dimanche a examiné, notamment, les mesures à prendre face aux «menaces du ministère de l'Intérieur» et devant la suspension signifiée au maire d'Azeffoun. Par ailleurs, on croit savoir que six autres P-APC de la même formation politique font l'objet d'une action en justice. Le ministère de l'Intérieur, qui a préféré jouer la carte de l'apaisement en Kabylie, semble pourtant avoir écarté les menaces brandies contre les P.APC insoumis. Ce parti envisage même, selon des sources, de porter cette affaire... devant les instances internationales.