Le champion d'Algérie n'arrive même plus à se faire respecter à domicile. La JS Kabylie, avant-dernière du championnat de la division1 au bout de 7 journées de compétition, c'est, certainement, du jamais vu. Récemment, on a assisté à pareil scénario mais sur quelques journées seulement. Ce qui arrive aujourd'hui au club de la Kabylie ne manque pas d'inquiéter ses dirigeants et ses supporters. Pourtant, il ne s'agit là que d'une situation toute relative, puisque ce club a trois matchs en moins. Dans l'absolu, s'il parvient à les gagner tous les trois, il glanerait 9 points et accèderait, avec 13 points, à la 3e place du classement général, juste derrière la JSM Béjaïa. Mais on n'en est pas là. Tout d'abord, sur ses trois matchs en retard, deux, contre le CRB et le CABBA se jouent à l'extérieur. Comme il n'est pas du tout évident de s'imposer hors de ses bases, on peut croire que le champion d'Algérie aura bien du mal à obtenir des points lors de ces deux déplacements. Quant à la troisième confrontation à rattraper, elle se disputera à Tizi Ouzou, contre l'USM Annaba. D'aucuns diront que c'est là un avantage pour la JSK mais de quelle JSK parle-t-on? De celle qui, les années précédentes, arrivait à se faire respecter à domicile? Certainement pas, puisque depuis le début de la présente saison, le club de la Kabylie a disputé trois matchs chez lui et n'en a pas gagné un seul. Tant face au NAHD, à l'AS Khroub et à la JSMB, ses trois visiteurs, elle a dû se contenter, à chaque fois, d'un match nul. Le plus dramatique est que sur ces trois matchs, elle n'a pu inscrire qu'un seul petit but (lors du premier contre le NAHD). Pour un champion d'Algérie qui aspire à conserver son titre, ce bilan est plus que maigre. On ajoutera que le club des Canaris a, à chaque fois, fait preuve d'un manque flagrant d'inspiration qui a, largement, profité à ses adversaires. Pour tout dire, il a mal joué et il n'a fait que récolter les fruits de ces mauvaise sorties. En fait, la seule fois où la JSK a donné des signes encourageants de redressement en championnat national, c'était lors du seul match qu'elle a joué à l'extérieur. C'était contre l'USM Alger, au stade de Bologhine, lors de la seconde journée de la compétition. Ce jour-là, on pouvait dire même que le champion d'Algérie avait été mal servi par le match nul qui avait sanctionné les débats car c'était lui qui avait le mieux joué et qui s'était procuré les meilleures occasions de but. Il avait, alors, rassuré ses supporters mais très vite, il était retombé dans ses travers. Ce club représente, à vrai dire, une énigme car si en championnat, il ne parvient pas à bien s'exprimer à domicile, ce n'est pas du tout le cas en Coupe de la Confédération où en deux matchs at home, il s'est imposé autant de fois. Et l'un des succès a été enregistré face au tenant de la Ligue de champions d'Afrique, l'ES Sahel. Cela démontre que la JSK a des aptitudes à jouer convenablement, même en championnat national. Comment, donc, expliquer un tel blocage dès qu'elle affronte des équipes algériennes? Un élément de réponse nous a été donné, vendredi dernier, par Djamel Menad, l'entraîneur de la JSM Béjaïa juste après que son équipe ait réussi à obtenir le match nul à Tizi Ouzou lors de la dernière journée du championnat. «Mon équipe n'a pas eu à trop se dépenser pour obtenir ce résultat. Elle a profité du très faible rendement du compartiment offensif de l'équipe adverse», a-t-il dit aux représentants de la presse. «Faible rendement du compartiment offensif». Voilà un constat avec lequel Younes Ifticène, l'entraîneur de l'équipe des Canaris est d'accord et il le dit à qui veut l'entendre; rejoint en cela par son président, Moh Cherif Hannachi qui annonce que durant le mercato hivernal, il va procéder au recrutement de quelques attaquants. Seulement les choses sont-elles aussi simples et faciles? Pas si évident que cela. Ces attaquants qui manqueraient de jus sont, pourtant, ceux qui ont fait plier les défenses de l'ES Sahel et de l'Asante Kotoko. Il semblerait, donc, que tout ne soit qu'une affaire de psychologie car on a du mal à croire qu'avec des joueurs comme Boudjelid, Oussalah, Bensaïd, Amaouche, Derrag et Ouznadji, pour ne citer que ceux-là, le compartiment offensif de la JSK soit tellement dégarni. Il faut, à ce propos, se demander si un garçon comme Saïbi, qui n'a jamais pu s'imposer à la JSK a bien été pris en charge puisque le voilà qui inscrit 5 buts en 7 matchs pour son nouveau club, l'USM El Harrach. S'il est parvenu à se libérer de la sorte dans le club harrachi, c'est que, lui, l'ancien buteur du WR Bentalha, était psychologiquement «bloqué» à la JSK. C'est, peut-être là que se situe le problème, dans cette incapacité qu'ont les Canaris à jouer sereinement, même devant leur public. Cela veut dire que le plus gros du travail incombe à l'entraîneur et aux dirigeants qui risquent de s'égarer dans une action de recrutements tous azimuts. De telles erreurs se paient souvent cash et plus dures seront les conséquences.