Le gouvernement a mobilisé tous les moyens nécessaires pour porter assistance aux sinistrés. De Bab El-Oued à Ghardaïa. Du Tell au Sahara, les mêmes mots, les mêmes maux, les mêmes morts, les mêmes catastrophes aussi dramatiques que regrettables. 2003-2008. Les mêmes images défilent à la même cadence. Les déclarations des officiels aussi. «Mobilisation, solidarité, difficultés de porter assistance à une population piégée par les crues de l'oued et les fortes précipitations.» Des termes qui résonnent au lendemain de chaque catastrophe. Mais suffit-il pour apaiser la douleur des victimes? Entre les actions prévues par le gouvernement et celles entreprises sur le terrain, le gouffre est large. La rue gronde à Ghardaïa. Les citoyens exigent une meilleure assistance, principalement alimentaire, après les inondations qui ont ravagé la wilaya de Ghardaïa. Ces citoyens demandent plus de moyens matériels pour extraire les dépouilles, ou pour sauver des personnes, peut-être encore en vie sous les décombres des maisons de certains quartiers encore isolés par la catastrophe. La situation est très tendue. La tension monte. La région, ayant connu plusieurs émeutes ces deux dernières années, est d'une extrême sensibilité. L'erreur ne peut qu'exacerber la situation. Mais à quoi peuvent servir des mesures d'urgence si sur le terrain le gouvernement peine à les concrétiser en raison notamment, de l'état des routes et des habitation précaires. Deux problèmes censés être pris en charge bien avant la catastrophe aussi bien par les autorités locales que celles centrales. Le messages est clair. Le gouvernement tente, certes, de réagir rapidement. Mercredi, Noureddine Yazid Zerhouni, ministre l'Intérieur et des Collectivités Locales, s'est rendu d'urgence sur les lieux où il a tenu une réunion de travail avec les autorités locales. Jeudi, Ahmed Ouyahia a présidé un Conseil interministériel consacré à la situation induite par les inondations dans la wilaya de Ghardaïa. Une réunion, souligne le communiqué officiel, tenue sur instruction du président de la République. Le communiqué relève qu'outre la mobilisation des services de l'Etat à Ghardaïa, une cellule nationale est entrée en action depuis mercredi, et plus de 200 éléments de la Protection civile ont été dépêchés sur les lieux avec les équipements requis, y compris des zodiacs. Par ailleurs, 18 équipes médicales de renfort ont été dépêchées des wilayas limitrophes avec tous les moyens adéquats, a-t-on indiqué, relevant que la forte intervention de l'Armée nationale populaire a également facilité aussi bien les secours des populations par moyens héliportés que l'acheminement des vivres et autres moyens par usage d'aéronefs. La normalisation des conditions météorologiques a permis, toujours selon le même compte rendu, de rouvrir les voies routières et de rétablir largement les communications téléphoniques. La reprise de l'alimentation en gaz et en électricité est en cours, avec les précautions d'usage afin d'éviter les accidents, a-t-on souligné de même source, relevant, qu'en attendant, une opération de distribution de groupes électrogènes et un renforcement de l'approvisionnement en gaz butane sont engagés et les familles sinistrées ont déjà reçu les premiers secours. Le Conseil interministériel a également souligné que, conformément aux directives fermes du président de la République, le gouvernement mobilise tous les moyens pour porter assistance aux victimes et aux sinistrés et pour rétablir, sans délais, le bon fonctionnement des services. Il a ainsi été décidé, à ce titre, le renforcement des différents services publics à Ghardaïa, par l'envoi de personnels supplémentaires et de moyens appropriés pour le dépannage et les réparations. Des mesures ont également été arrêtées pour l'hébergement temporaire des familles sinistrées et pour l'approvisionnement de la population, indique le même communiqué, qui relève que des mesures sanitaires préventives ont été dégagées pour éviter tout risque d'épidémies par le fait des crues et d'une éventuelle pollution de l'eau potable. Ainsi, la situation selon le gouvernement est parfaitement maîtrisée. Un programme global sera lancé dans le courant de la semaine «pour un retour à la normale», a noté le communiqué.