Une valise contenant un lot de faux billets équivalant à 10 millions de dinars et huit passeports maliens, a été récupérée. Une quantité de 4 quintaux de kif traité a été saisie, durant la nuit de mercredi à jeudi, par les éléments du Groupement des gardes-frontières (GGF) de Bab El Assa (Tlemcen). Lors de cette opération d'envergure, un véhicule ayant servi au transport de la marchandise prohibée a été également récupéré après que son chauffeur l'ait abandonné et pris la fuite en direction du Royaume chérifien. Cette saisie a eu lieu à la suite d'une embuscade tendue par les éléments des gardes-frontières de la ville frontalière de Bab El Assa. Les frontières ouest du pays sont-elles en passe d'abriter des champs de bataille ouverts entre les GGF et les trafiquants de tout genre? Le Maroc constitue-t-il une véritable menace pour l'Algérie? Tout porte à le croire, au vu des différentes quantités saisies opérées durant ces dernières 48 heures par les éléments des gardes-frontières. En effet, bien avant la saisie spectaculaire des quatre quintaux de cannabis, une valise contenant un lot de faux billets équivalant à 10 millions de dinars et huit passeports maliens ont été récupérés après leur abandon par deux individus, deux Africains. Ces derniers se sont repliés vers le territoire marocain. Toujours durant la même nuit, 930 litres de gasoil ont été récupérés par le 1er groupement des gardes-frontières de Maghnia. Vingt-quatre heures auparavant, 750 autres litres de mazout ont été saisis au niveau du poste avancé de Tkouk. En moyenne, entre 3000 et 4000 litres de carburant, destinés à la contrebande, sont saisis quotidiennement, apprend-on sur place. La contrebande de carburant est devenue l'activité principale de la majorité des habitants des localités situées le long des frontières algéro-marocaines. Le prix d'un jerrican de 30 litres est revendu trois fois son prix au Maroc. Ainsi, le trafic de billets, de carburant, d'alcool, de drogue et l'immigration clandestine se conjuguent au quotidien, au niveau des frontières de l'ouest. Une véritable menace pour la stabilité de l'économie nationale. Les statistiques fournies, jeudi, par la Gendarmerie nationale confirment cette tendance. Ainsi, durant les dix derniers mois, les GGF ont saisi près de 70.000 litres de carburant contre plus de 37.000 litres au cours du premier semestre 2007. Le trafic de la drogue se taille la part du lion des saisies. Le bilan des GGF fait état de la saisie, cette année, de 950 kilogrammes de kif. Le trafic de munitions prend des ascensions fulgurantes. Le dernier bilan fait état de la saisie de 9221 cartouches. Le même bilan souligne également l'interpellation, cette année, de 87 personnes impliquées dans les différentes affaires liées à la contrebande, le trafic de drogue, de carburant, etc. En outre, les frontières ouest du pays constituent un lieu privilégié pour l'émigration clandestine. Car elles permettent de rallier, aisément, l'autre rive de la Méditerranée via le Maroc. De même, près de 1900 immigrés clandestins, issus des pays subsahariens, ont été arrêtés cette année. La pauvreté, la dégradation des conditions de vie sont les principales raisons à l'origine de l'éclosion du phénomène de trafic des stupéfiants au Maroc. De même, la passivité des autorités royales quant à la répression de la culture de cannabis a motivé la culture en question. D'autant plus que la demande en Algérie en est de plus en plus croissante. Les plus avertis tirent la sonnette d'alarme, car cette situation aura certainement une influence négative sur l'économie nationale et le développement social.