Les salariés de l'Enapat Ihaddaden signent leurs lettres de licenciement. Les salariés des quelques entreprises, qui forment un embryon du tissu industriel sur lequel pourrait s'appuyer le développement économique de la région, risquent de disparaître ou, à défaut, ne sont pas rassurées sur leur avenir. L'Inapat d'Ihaddaden ainsi que l'unité de production de l'Enmtp à Béjaïa constituent le prototype même de ce type d'ambiance qui est loin de garantir des lendemains meilleurs. Les pères de famille ont déjà sombré dans l'incertitude. Il y va de la préservation de leur outil de travail. La survie de leurs familles ainsi que leur équilibre en dépendent. Les salariés de l'Enapat d'Ihaddaden l'ont appris à leurs dépens. C'est en mars 2008 que la descente aux enfers a commencé pour eux. Leur entreprise, l'EPE Enapat SPA a fait l'objet d'une dissolution du CPE sous le numéro 10/86. Selon le communiqué qui est parvenu à L'Expression et signé par les travailleurs du collectif de l'unité de Béjaïa, le processus de liquidation a été entamé, entériné puis avalisé comme une lettre à la poste par ses différents organes c'est-à-dire le conseil d'administration, son assemblée générale et, plus récemment, l'assemblée générale extraordinaire qui s'est tenue le 14 septembre. Le collectif des travailleurs de l'Enapat d'Ihaddaden, dans leur communiqué, attire l'attention sur le caractère qui a animé ce processus de dissolution qu'ils n'hésitent d'ailleurs pas à qualifier «d'anticipé». Selon eux, il n'aurait tenu compte ni de la solvabilité, ni de la situation financière encore moins d'un cahier des charges qui, d'après leurs informations, serait bien rempli. «De nombreux marchés encore en cours, ont été résiliés en dernier ressort», ont-ils tenu à faire savoir. Mais c'est surtout la manière dont ils ont été traités dans le cadre de ce licenciement massif qui les a touchés, voire affectés. Aucune reconnaissance pour les services rendus à l'entreprise ni aux efforts fournis pour la maintenir en activité. Les travailleurs de l'Enapat disent n'avoir pas reçu le moindre sou durant le mois de Ramadhan et sont en voie d'être mis à la porte dans moins de deux mois. «Les travailleurs de l'unité de Béjaïa, à l'instar de toutes les autres unités, vivent ces moments avec émoi, tristesse mais surtout avec l'impression de quitter leur outil de travail sans aucune forme d'indemnité», témoignent les salariés de l'Enapat. Il ont été conviés à parapher leurs lettres de licenciement et attendre tranquilement que les domaines règlent leurs indemnités. Les retraités sont, quant à eux, dans l'attente du traitement de leurs dossiers. Les notifications de leur départ à la retraite devaient leur parvenir le 30 septembre de l'année en cours. Le communiqué de l'APW qui nous est parvenu hier, résume à lui seul la situation économique de la région. «Il ne vous échappe pas combien et de quellle manière des fleurons industriels comme l'Enmtp, Cogb, Districh, l'Etde et l'EPE Liège et aggloméré ont été bradés et offerts aux copains» a écrit le P.APW en s'adressant aux ministres concernés.