L'établissement sera une adresse pour les agriculteurs qui ne savent pas où s'adresser. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a annoncé la création de l'Observatoire national des terres agricoles (Onta). «Le gouvernement à pensé à la création d'un observatoire national des terres agricoles», a déclaré hier, Rachid Benaïssa, à la Radio nationale. «Cet observatoire sera une adresse pour les agriculteurs qui ne savent pas où s'adresser», a précisé M.Benaïssa qui s'exprimait dans le cadre de l'émission «Tahaoulat». L'Onta sera donc un autre outil qui va aider et orienter les agriculteurs qui, souvent, se perdent dans la panoplie de mesures que l'Etat met à leur disposition. En effet, dans plusieurs cas, les fellahs ne savent pas s'il faut s'adresser aux assurances, aux banques, aux collectivités locales ou au ministère de l'Agriculture. C'est surtout à un rôle d'orientation qu'oeuvrera ce nouvel organisme qui sera animé par des banquiers, des assureurs ainsi que des spécialistes dans le secteur agricole. Justement, à propos des assurances, le ministre a relevé le manque de sensibilisation afin de booster le crédit Rfig qui suscite beaucoup d'appréhension avant même son lancement effectif. «Il n'y a pas de complémentarité entre les différents acteurs, notamment les agriculteurs et les éleveurs, d'une part, et les institutions financières, d'autre part», a-t-il déploré. Le crédit Rfig, octroyé principalement par les institutions bancaires Badr et BNA, est destiné aux agriculteurs et éleveurs à titre individuel ou à ceux organisés en coopératives, groupements, associations ou fédérations, unités de services agricoles et entreposeurs de produits agricoles de large consommation. Dans le même ordre d'idées, le ministre a souligné l'importance de la redynamisation du rôle des banques à travers l'augmentation du nombre des agriculteurs bénéficiaires des différents services bancaires, et tributaire du facteur «confiance» entre l'agriculteur et l'établissement bancaire, sachant que seulement 12.000 agriculteurs traitent avec les banques alors que le secteur en enregistre 1,2 million. Au sujet de la Caisse nationale de la mutualité agricole (Cnma) qui traverse une situation délicate, le ministre affirme que la liquidation de la Cnma-Banque ne rentre pas dans ses prérogatives. «Nous n'avons pas les prérogatives pour intervenir dans un problème qui relève de la Banque d'Algérie, qui a désigné un administrateur judiciaire pour la Cnma-banque», a souligné Benaïssa tout en plaidant pour la réhabilitation du système de mutualisation. «C'est la seule garantie pour le développement du secteur agricole», a-t-il déclaré sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Rachid Benaïssa a regretté, donc «le passage de la Cnma du cadre de la mutualité dans celui des activités bancaires» au milieu des années 1990. Il a également appelé les agriculteurs à s'unir autour de la Cnma-Banque s'ils ne souhaitent pas voir la disparition de leur plus importante source de financement. Concernant le recrutement des jeunes diplômés, «les grands agriculteurs doivent bénéficier du nouveau dispositif de recrutement initié par l'Etat», a souligné le ministre. Les grandes fermes doivent ouvrir le droit, tout comme les entreprises économiques, au procédé qui facilite l'insertion des diplômés dans le monde de l'emploi. Par ailleurs, Fatiha Djahiche, conseiller au ministère, chargée du développement rural, a déclaré que «plus de 6000 projets touchant plus de 2,5 millions de ménages ont été enregistrés dans le cadre du programme de développement rural intégré», à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme rurale. «La situation générale du programme de développement rural intégré a enregistré, au 14 octobre 2008, un portefeuille de 6379 projets touchant 2680.136 ménages», a-t-elle encore indiqué. Ce portefeuille de projets, qui contient des investissements à usage collectif et des investissements à usage individuel, comporte, entre autres, 1129 projets lancés, 433 validés et 8 clôturés, a-t-elle précisé. L'ensemble de ces projets touche 457 daïras, 1127 communes et 4053 localités. Mme Djahiche a précisé que sur les 1541 communes du pays, 979 sont considérées comme rurales et que le reste des communes a un taux de ruralité qui varie de 0 à 40%. «Les ménages ruraux représentent une population de quelque 13 millions d'habitants, dont 70% ont moins de 30 ans, soit un potentiel important qu'il faut valoriser», a-t-elle ajouté.