Deux mois après la rentrée scolaire, des signes d'énervement sont perceptibles au sein de la famille de l'éducation. «On ne sait plus à quelle réglementation, ni à quel programme, ni à quel personnel se référer, ni si les faits accomplis successifs découlent ou non des conclusions des différentes Commissions nationales de réformes (éducation, justice, santé, missions de l'Etat) ou s'ils concrétisent une démarche tant arbitraire qu'inavouée d'essoufflement prémédité de l'Ecole publique, et plus largement du secteur public et d'Etat», c'est la question que se pose la Section régionale de Béjaïa du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), dans une déclaration rendue publique, hier. Presque deux mois après la rentrée scolaire officielle, des signes d'énervement se font sentir au sein de la famille de l'éducation. Un énervement induit, pour l'essentiel, par les changements qui n'en finissent pas. «Les acteurs de l'école subissent durement une situation inédite de stress et d'angoisse portés à leur paroxysme. Si elle perdure, les implications d'une telle situation seront désastreuses pour l'institution scolaire et pour ses acteurs en tant que tels (éducateurs, élèves, parents). Elles le seront aussi, lourdement, pour le citoyen algérien et bien plus largement pour la notion de citoyenneté, fruit d'une transformation de la société algérienne en profondeur et de longue haleine», ajoutent les rédacteurs du document. «Voudrait-on casser l'école algérienne et son encadrement, pour les offrir en ´´pots-de-vin´´ à des marchands d'alphabets?», s'interroge la section avant d'appeler les travailleuses et travailleurs à «redoubler de dynamisme syndical, à la solidarité et à la mobilisation» qui sont à ses yeux «les derniers remparts en défense de notre dignité». Un appel qui reste motivé par cette crainte clairement exprimée quant au «renoncement des syndicats présentés comme revendicatifs à tout effort de s'informer sur le contenu des projets de réformes élaborés par les institutions de la République algérienne démocratique et populaire». Un silence qui n'est pas du goût du Satef qui tire pour ainsi dire la sonnette d'alarme. «Nous déclarons indésirables et irrecevables, pour l'exercice en cours, tout détachement au nom du Satef, toute promotion suspecte et tout éventuel marchandage», écrivent les rédacteurs sur le registre interne. Dans cet ordre d'idées, les membres de la direction du syndicat, reconnus par l'administration comme ceux qui se réclament presque d'un «canal historique» sont, à cette occasion, solennellement appelés à «faire cas du projet éducatif alternatif du Satef ainsi que de son projet social, adoptés par la totalité du 3e Congrès, tant dans les tribunes officielles que syndicales et à tous les niveaux: national et international». «C'est là que réside la meilleure contribution du Satef à la juste appréciation de la situation par les travailleurs», préviennent les syndicalistes avant de menacer que «toute omission et tout recul sur cet important acquis du Satef sera proposé au jugement de l'histoire et à celui du 4e congrès national au sujet duquel toute conscience vive du Satef doit se prononcer et travailler».