Le vernissage de l'exposition «les regards de la mémoire» du peintre algérien Mohamed Bouzid à l'Unesco a attiré, mardi dernier, un public nombreux, curieux de découvrir les oeuvres de cet artiste, âgé de plus de 80 ans, considéré comme le doyen de la peinture algérienne. Parmi l'assistance, on a relevé la présence de M.Abdelatif Rahal, conseiller diplomatique du président Abdelaziz Bouteflika, de la sous-directrice chargée de la culture à l'Unesco, de nombreux diplomates, des artistes, des universitaires et des proches et amis de l'artiste. Dans l'allocution qu'il a prononcée à cette occasion, l'ambassadeur d'Algérie en France, M.Missoum Sbih a souligné le «caractère universel» de l'oeuvre de Mohamed Bouzid dont l'inspiration se nourrit essentiellement de la terre natale et les thèmes puisés de la nature des scènes de la vie. L'ambassadeur s'est longuement attardé sur «la richesse et la densité du parcours» de l'artiste, natif de Lakhdaria et concepteur, en 1962, du sceau et des armoiries de la jeune République algérienne. Pour Missoum Sbih, «l'oeuvre de cet artiste est universelle car dépassant les frontières et entretient une fine subtilité avec le regard». Il paraphrasera Paul Claudel en disant que cette «oeuvre nous parle et l'oeil écoute» et citera, également, le grand écrivain algérien Malek Haddad qui disait à propos de Mohamed Bouzid: «Chroniqueur des couleurs et du mouvement, il donne du génie aux paysages et du talent à nos regards.. A l'affût des lumières qui décident du réel et coulent avec la vie dans sa fulgurante possession du monde, la somptueuse simplicité de son écriture, Mohamed Bouzid, magicien de légende et témoin scrupuleux, est maître des crépuscules et des aurores.» La sous-directrice de l'Unesco a salué la grande beauté des oeuvres de Bouzid: «Une véritable symphonie, des oeuvres qui parlent et chantent d'elles-mêmes car, la profusion et l'effusion des couleurs et des formes de chacune d'elles donnent l'impression que nous sommes devant un véritable feu d'artifice éblouissant», a-t-elle indiqué. Pour elle, cette exposition «prouve toute la puissance communicative de l'art» et les oeuvres de Bouzid montrent que les arts visuels ont un rôle à jouer dans le domaine de l'entente et de la communion entre les peuples, du dialogue des cultures et de la compréhension mutuelle. Les oeuvres de Bouzid dégagent une fraîcheur, un réalisme, un optimisme et un sentiment de magnificence de la vie. Yasmina Khadra Pour sa part, le directeur du Centre culturel algérien de Paris, l'écrivain Mohamed Moulessehoul a estimé que «l'organisation de cette exposition au siège de l'Unesco, est un devoir car ce haut lieu de la culture est la place la plus appropriée pour accueillir un génie comme Mohamed Bouzid». «Depuis ce prestigieux endroit, nous voulons donner une autre image de l'Algérie et prouver qu'il existe dans notre pays un talent et une générosité d'un homme discret qui a juste besoin d'être vu et découvert», a-t-il précisé. 36 tableaux livrés au regard du public reflètent tout le génie de l'artiste. Le sujet importe peu tout comme les personnes, de furtives silhouettes, voire de simples ombres sans visage ni pieds mais dégageant une intense luminosité. Le travail de Mohamed Bouzid est surtout concentré sur la lumière. Il «joue» avec les contrastes pour mieux mettre en exergue un paysage, une scène de la vie quotidienne, une situation que le temps semble avoir figé.