Photo : Riad Par Fella Bouredji Après une carrière pleine de couleurs et de formes, l'artiste peintre Ali Khodja Ali a choisi l'abstraction irisée pour dire la solitude dans sa dernière exposition. Représentation de la nature, formes abstraites, fulgurances irisées, formes éclatées. C'est ce que peut donner à voir la dernière exposition d'Ali Khodja Ali qui se tient au centre culturel Aïssa Messaoudi de la radio algérienne depuis mercredi dernier. Intitulée «Solitude», cette exposition rassemble une dizaine de tableaux, aux mêmes contours, et cinq grandes affiches d'événements culturels. Doyen des artistes peintres contemporains, il nous propose des formes et des couleurs fidèles à son esprit de toujours. L'exposition donne un aperçu global du style de l'artiste, à travers des gouaches et des aquarelles qui, parfois, s'inspirent de paysages naturels et verdoyants et d'autres d'expressions outrancièrement abstraites. Des formes, des couleurs auxquelles on peut donner mille et une significations. De quoi intriguer l'esprit du public, qui se plairait à interpréter chaque forme selon son ordre d'idées, et même si ces nuances sont difficiles à saisir, l'artiste a précisé, mercredi dernier, lors du vernissage, à l'APS que «malgré le caractère abstrait de mes tableaux, la nature est toujours présente» et d'ajouter : «Dans la nature, l'abstraction existe, il faut savoir seulement la regarder», en insistant sur le fait que ce qui importe le plus n'est pas tant le thème exploité mais plutôt l'harmonie des couleurs, des formes ainsi que la lumière. «L'abstraction, un style né de l'impressionnisme, permet à l'homme d'exprimer ses sensations, ses sentiments et tout ce qui est profond en lui», a-t- il souligné, cité par la même source. Son abstraction se découvre d'un tableau à un autre à travers une palette très colorée mais respectant des tons pastel sur des paysages rappelant Alger, ses villas verdoyantes et ses jardins odoriférants. Outre ces tableaux portant des titres évocateurs, tel Aurore ou Sublimation, Ali Khodja Ali a exposé deux dessins à la plume et un dessin au crayon, qui reflètent son amour du trait épuré et précis. L'exposition comprend également cinq affiches, dont celle des Floralies d'Alger (1974), de la 5e Foire nationale de l'artisanat de Ghardaïa (1976) ou celle du 1er Festival culturel panafricain, tenu à Alger en juillet 1969. Retour sur le parcours de l'artiste. Ali Ali-Khodja est né en 1923 à Alger. Recueilli par ses oncles après la mort de son père en 1927, il s'initia à la peinture et s'inscrira à l'Ecole des beaux-arts en 1937 où il y étudiera jusqu'en 1941. Il participera à une exposition organisée par les frères Racim en 1947, au cours de laquelle ses toiles côtoieront celles de Yellès et Temam, entre autres. Il participera à plusieurs expositions collectives en Algérie et à l'étranger. D'abord, nommé au Musée des arts et traditions populaires, de 1948 à 1961, il sera plus tard, professeur aux Beaux-Arts de 1960 à 1994. il étudiera également la calligraphie et l'enluminure à l'Ecole des beaux-arts d'Alger, auprès de ses oncles maternels, Omar et Mohamed Racim. Il sera attiré par la peinture en 1963, l'aquarelle en 1970 et, en 1978, par la gravure. En 1982, Ali Ali Khodja abandonnera les thèmes animaliers et les paysages pour renouer, par le sens de la couleur et l'emploi des ors, avec la miniature. Il est aujourd'hui âgé de 84 ans et continue de peindre et exposer…