En l'absence de lignes de transport directes, les habitants de Boudjima sont dans l'obligation de faire un détour de 30 kilomètres. Le chef-lieu de la daïra de Makouda, dans la wilaya de Tizi Ouzou, demeure encore inaccessible pour des dizaines de villages situés dans les deux communes qui la composent. Inexistantes, les lignes de transport ne semblent pas pour autant recueillir l'attention des responsables locaux. En effet, les citoyens de la commune de Boudjima doivent toujours faire le détour vers la ville de Tizi Ouzou, à 30 km, pour parvenir au chef-lieu de leur daïra alors qu'elle n'est distante que de quelque dix kilomètres. A l'origine de ces tracasseries pour un document administratif, l'absence de transport reliant ces localités vers le siège de la daïra. Certains villages, comme Afir, Agouni-Oufekous et Tarihant, ne sont pourtant distants du chef-lieu de Ouaguenoun, de l'autre côté, que de 5 kilomètres. Pour comprendre la genèse du problème, il convient de retracer l'historique de la commune de Boudjima qui a été pendant longtemps une localité de la daïra de Ouaguenoun. En 1984, elle passera au rang de commune mais sous la bannière de la daïra de Tigzirt située à 20 kilomètres au nord. Quelques années plus tard, la même commune se retrouvera dans la daïra de Makouda sans aucune préparation préalable. Parallèlement à la bureaucratie qui s'en est suivi, les citoyens n'ont aucun accès vers le siège de la daïra. Les autorisations de lignes de transport de voyageurs délivrées par la direction des transports de la wilaya n'ont pas été adaptées à la nouvelle carte administrative. Jusqu'à aujourd'hui, après une décennie, les fourgons et les bus qui relient la commune vers Tizi Ouzou, sont contraints de passer par la daïra de Ouaguenoun. Au niveau des barrages, la loi est souvent rappelée. Il est stipulé que le transporteur, est obligé de suivre le tracé de la ligne délivrée. Les lignes qui devraient relier les villages au chef-lieu de leur daïra quant à elles, sont encore inexistantes. Ce problème démontre cependant, deux caractéristiques de la gestion locale. En premier lieu, l'absence de coordination entre les différents secteurs. Car, la direction des transports devait, avec les mouvements des découpages administratifs, adapter les tracés des lignes de transport. Or, il se trouve que celles-ci sont figées abandonnant les citoyens à leur sort. En second lieu, il convient de relever l'absence de volonté des responsables et élus locaux d'améliorer les conditions de transport de leurs électeurs. Malgré les maintes réclamations des voyageurs, aucun responsable au niveau de la daïra de Makouda ne semble préoccupé par ce problème qui dure depuis près d'une décennie. Ainsi, en attendant que des lignes soient créées pour permettre aux transporteurs d'investir dans ce créneau non pourvu, les citoyens n'ont d'autres moyens pour se rendre au chef-lieu que de passer par Tizi Ouzou ou de faire appel aux clandestins.