Le foncier est rare à Béjaïa. Le peu de terrains constructibles dont dispose la commune est convoité, par des prédateurs qui agissent de nuit pour échapper aux autorités. Le phénomène a débuté durant les années 80 et se poursuit toujours. Les constructions illicites ne datent pas d'aujourd'hui à Béjaïa. Depuis presque une trentaine d'années, des citoyens se sont mis à construire des habitations pour des raisons diverses. Si pour certains, il s'agit de se rapprocher du lieu de travail, pour d'autres, c'est plutôt une question de privilège. Un souci qui anime plutôt les gens de la montagne. Dopés par la valeur d'échange de la devise au regard du dinar, la population de ces régions a vite fait d'acquérir très vite des habitations. Du coup, des gens malintentionnés ont profité de cette aubaine pour proposer diverses affaires, en majorité illicites. La vente avec papier timbré était monnaie courante. Ajouté au laxisme des pouvoirs publics de l'époque, le phénomène a pris une proportion importante. Des constructions illicites ont envahi toute la région de Sidi Bouderham, de Tizi et de Taklaït. Se rendant enfin compte de la gravité du problème, les autorités locales ont décidé de réagir et sauver ce qui reste afin de permettre l'engagement de projets. Aujourd'hui encore, le phénomène persiste au point où l'APC est contrainte de mener une guerre sans merci contre les prédateurs. Depuis quelques mois, plusieurs opérations ont été menées avec pour but la démolition de plusieurs maisons. Le projet de réalisation d'une rocade qui reliera la RN12 via le domaine Sidi Bouderham jusqu'à la RN 24, menant vers la côte ouest de Béjaïa, semble tenir à coeur aux élus locaux. La menace qui pèse sur ce projet au cas où les constructions illicites se poursuivent, semble être prise en compte par les élus locaux de la commune de Béjaïa. Datant de plusieurs années, le projet d'une rocade de 30 km sera d'une utilité publique indéniable. Avec des effets positifs sur toute l'économie, notamment sur les villages situés dans la zone rurale qu'elle doit traverser, mais aussi pour désengorger la ville. C'est pourquoi, les élus aux commandes de la municipalité de Béjaïa veillent au grain. Le combat mené au quotidien contre les constructions tout aussi anarchiques qu'illicites est une priorité que se fixe la commune. Il s'agit de sauvegarder tout l'itinéraire de la rocade dont une grande partie appartient au domaine forestier. L'APC sévit et compte ne pas baisser les bras. Il y va de l'intérêt public.