Le ministre s'est dit étonné qu'aucun président d'APC n'ait pensé à inviter, un jour, un directeur d'école pour discuter du bilan des examens au sein de son établissement. Le ministre de la Formation professionnelle a vivement critiqué les élus locaux lors de sa visite, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Venu initialement pour expliquer les nouveautés apportées à son secteur, M.El Hadi Khaldi n'est pas allé avec le dos de la cuillère en exhortant les élus locaux à participer à l'insertion des jeunes dans la vie active. Il s'étonnera qu'aucun président d'APC n'ait pensé à inviter, un jour, un directeur d'école pour discuter du bilan des examens au sein de son établissement scolaire. Le wali de Tizi Ouzou, pour sa part, dira que plus de la moitié des appels d'offres ont été infructueux pour cause de manque de main-d'oeuvre qualifiée. Le même orateur appellera, par ailleurs, les opérateurs économiques à participer à l'insertion des jeunes. Car c'est en grande partie de la déperdition scolaire qu'est née l'insécurité régnant dans la wilaya de Tizi Ouzou. La formation professionnelle concernera, désormais, tous les jeunes Algériens. Les réformes de l'éducation nationale offrent, à partir de cette rentrée, la chance à ceux qui ne sont jamais allés à l'école ainsi que ceux qui n'ont pas réussi à franchir le palier obligatoire de la 9e année fondamentale. Selon le ministre, la wilaya de Tizi Ouzou a plus de moyens pour réussir la mise en application des nouvelles réformes. Si en Algérie, les sections rattachées au secteur de la formation sont au nombre de 300, la wilaya en possède 93. De leur côté, les Cfpa, au nombre de 52, n'exploitent pas totalement leurs capacités d'accueil et d'hébergement. Ce fait n'est, cependant, pas inhérent à la wilaya de Tizi Ouzou, bien qu'elle soit aux premières loges. Il y a, selon El Hadi Khaldi, une sous-exploitation des moyens offerts par l'Etat. Sur les 65.000 lits d'internat, une grande partie reste inoccupée. Pour inciter les élus locaux, les opérateurs économiques, les pouvoirs publics ont décidé d'instaurer une taxe parafiscale de 2%. Celle-ci sera estimée selon la masse salariale de l'entreprise. En plus de cette mesure, le gouvernement a institué une prime d'insertion à la formation de 4000 DA. Toujours dans le but de faciliter l'insertion à quelque 200.000 analphabètes que compte la wilaya, la formation professionnelle leur a dégagé 80 spécialités sur les 301 qu'elle prodigue. Pour insister, enfin, sur le rôle primordial des élus locaux, El Hadi Khaldi exhortera ces derniers à installer les commissions communales d'apprentissage issues des recommandations du rapport de la Commission nationale de la réforme de l'éducation nationale du 30 avril 2002. Approcher les jeunes, en proie à la déperdition scolaire, ce n'est, selon le ministre, pas le rôle du gouvernement, mais celui des élus qui en sont les plus proches. La violence serait donc, en partie, due à la gestion locale des élus qui n'ont pas mis les jeunes au centre de leurs préoccupations. A la fin de son allocution, le ministre a évoqué le rôle important de cette nouveauté qui offre une chance aux sans-niveau d'obtenir une qualification et un diplôme. Cette initiative aura une portée économique et sociale dans un proche avenir. Les élus locaux et les opérateurs économiques sont attendus sur ce terrain dont les règles sont désormais instaurées.